Le gouvernement confirme la fin de l’omniprésence des outils Google et Microsoft au sein des écoles nationales françaises. De nos jours, la protection des données personnelles est au cœur de toutes les préoccupations et l’école n’est pas épargnée. Les offres Microsoft Office 365 et Google Workspace qui ne respectent pas le RGPD doivent par conséquent être retirées des classes. Toutes les deux ne peuvent garantir que les données personnelles de nos écoliers et étudiants soient stockées uniquement en zone européenne.
Microsoft et Google ciblés
Pour le moment, aucune échéance n’a été établie. Mais cette demande ne date pas d’hier. La consigne a déjà été donnée, il y a un an environ, mais est totalement passée inaperçue à cette époque. La crise du Covid-19 a fortement accéléré et augmenté la présence du numérique dans les classes. Cette dernière a également fait ressortir l’importante omniprésence des grandes entreprises privées outre-Atlantique, telles que Microsoft et Google, au sein du système éducatif.
De nombreux professeurs se sont retrouvés (lors du premier confinement) sans aucun outil de travail approprié. Aucune consigne claire n’avait été donnée vis-à-vis du numérique. Chacun a dû gérer sa classe, ses cours, avec les moyens du bord. Un grand nombre d’enseignants se sont tournés vers des sociétés de services américaines comme Google Drive ou Zoom.
Pendant ce temps au ministère…
Dans le journal officiel du mardi 15 novembre, il a été officiellement annoncé l’arrêt du déploiement d’Office 365 et de Google au sein de l’éducation nationale. Plusieurs choses leur sont reprochées. Tout d’abord, et la plus importante, il s’agit du non-respect des règles dictées par le RGPD. Dans un second temps, l’offre gratuite de Microsoft serait de la concurrence déloyale. Aucun appel d’offres n’est lancé pour des offres gratuites, jusque-là, rien d’anormal, mais la présence de leurs logiciels dans les écoles inciterait directement l’utilisation de ces produits en dehors du cadre scolaire, puisque découverts, connus et déjà maîtrisés par les jeunes utilisateurs sur les bancs de l’école. Cette démarche de gratuité pénalise les autres acteurs sur le marché. Un dernier point et non des moindres : la localisation des données personnelles. Ces dernières sont stockées sur un cloud américain, donc soumises au CloudAct américain…
Attention, le ministère a souligné que « l’acquisition et la maintenance des infrastructures et des équipements, dont les matériels informatiques et les logiciels prévus pour leur mise en service, nécessaires à l’enseignement et aux échanges entre les membres de la communauté éducative sont à [leur]charge » sous-entendu les régions pour les lycées, les départements pour les collèges et les collectivités territoriales pour les écoles.
Par exemple, les collectivités territoriales offrent des solutions d’environnement numérique de travail (ENT) aux établissements en matière de communication et de collaboration tout en respectant les règles du RGPD et de souveraineté numérique. Ceci permet de faire disparaître les offres collaboratives états-uniennes non immunes au droit extraterritorial.
En Europe…
Depuis un certain temps, plusieurs pays ont pris la décision de ne plus utiliser les produits Google et Microsoft au sein de leurs établissements scolaires. Afin de protéger la vie privée et les données personnelles des élèves et étudiants de leurs pays. Le Danemark, les Pays-Bas et l’Allemagne ont totalement arrêté l’utilisation des services de messagerie et de cloud de Google. Aucune donnée personnelle ne doit être stockée et traitée sur les serveurs de Microsoft, Google ou encore Apple.
Les organismes de surveillance de la vie privée danois, néerlandais et allemand espèrent ainsi faire pression sur les entreprises américaines afin qu’elles appliquent les réglementations européennes en matière de confidentialité. Mais, une véritable alternative à Microsoft, Google et Apple, serait de loin préférable…
Les consignes doivent être respectées afin de protéger au mieux la vie privée et les données personnelles de nos enfants. Le choix des logiciels et matériels reste aux collectivités locales respectives. En revanche, le ministère ne donne aucun conseil afin de mettre en place des alternatives.