Le nouveau-né de Synology, le DS1819+ est déjà passé entre nos mains. Il vient remplacer le DS1817+ sorti mi 2017. Ce nouveau NAS est construit autour d’un processeur Quad Core Intel cadencé à 2.1 GHz et 4Go de RAM par défaut. Accompagné de la carte réseau E10G18-T1 (format PCIe), nous sommes donc en présence de ce qui se ferait de mieux sur le marché des NAS au format tour. Rentrons tout de suite dans le vif du sujet…
Test Synology DS1819+
Ce nouveau boîtier DS1819+ est disponible depuis fin novembre/début décembre 2018. Synology nous a transmis ce modèle afin de vous le présenter en détail, mais aussi pour le passer à notre batterie de tests habituelle. Extérieurement, il ressemble beaucoup au DS1817+… mais c’est bien à l’intérieur que les gros changements ont été opérés…
Contenu de la boîte
Tout d’abord, regardons de plus près ce que contient le colis :
- Le NAS DS1819+ en lui-même ;
- 2 câble réseau RJ45 Cat.5e ;
- Des vis pour fixation de disques durs (2,5 pouces) ;
- Un jeu de clé de verrouillage des racks ;
- Un câble d’alimentation ;
- Le guide de démarrage rapide.
Voilà pour le contenu de la boîte… rien de plus, rien de moins.
Construction
Le DS1819+ ressemble à s’y méprendre à son grand-frère. Le NAS est en métal noir et la face avant est en plastique. 8 emplacements permettent de recevoir les disques durs et SSD. Grâce à l’utilisation de 2 baies d’expansion DX517, il sera possible d’ajouter 10 emplacements. Toujours en façade, on retrouve le bouton marche/arrêt ainsi que les LED de fonctionnement (Status, Alert, LAN 1/2/3/4) et au niveau de chaque disque, une diode d’activité (petit triangle visible en haut de chaque rack). En bas à droite, sous le libellé du produit, on retrouve un port USB 3.0.
À l’arrière, ce sont les 2 ventilateurs de 120 mm qui en impose. Niveau connectique, nous avons 3 ports USB 3.0, 4 ports Gigabit, 2 ports eSATA pour les baies d’expansion par exemple. Pour terminer, à droite, nous retrouvons un emplacement PCIe. Il permet d’ajouter une carte d’extension (carte réseau 10 Gbit/s ou M.2 SSD). On regrettera peut-être l’absence de 2 emplacements M.2 dédiés comme le DS918+ ou encore l’absence d’USB Type-C. Pour notre test, Synology nous a fourni une carte réseau 10 Gbit/s E10G18-T1.
À l’intérieur, le NAS est construit autour d’un processeur Intel Atom C3538 Quad Core cadencé à 2.1 GHz et 4 Go de RAM en DDR4 (extensible jusqu’à 32). Oui, il s’agit bien de la même configuration que le DS1618+ que nous avons récemment testé. L’accès à la RAM est relativement aisé puisqu’il se fait par une petite trappe au-dessous du boîtier. Pour rappel, ce processeur a obtenu un score CPU PassMark de 2455 points.
À première vue, nous sommes bien en présence d’un rafraîchissement du DS1817+ avec une architecture similaire au DS1618+.
Installation des disques durs et SSD
Synology continue d’utiliser le même système de rack plastique (extractible à chaud) équipé de petits coussinets/amortisseurs antibruit. Aucun outil n’est nécessaire pour installer des disques 3,5 pouces. Pour les SSD ou disques durs 2,5 pouces, il faudra jouer du tournevis (vis fournies).
Pour les tests, nous avons décidé de partir avec 2* SSD Crucial et 4 disques durs Seagate IronWolf. Attention, au-delà de 8 baies, il est recommandé de prendre des IronWolf Pro.
DiskStation Manager 6.2
Parler d’un NAS Synology sans aborder son système intégré DSM serait une faute professionnelle grave. En effet, si le matériel compte pour beaucoup dans un NAS… le système (et son écosystème logiciel) compte pour au moins 50%. Si aujourd’hui DSM est récompensé par tous les acteurs, ce n’est pas le fruit du hasard. Construit sur un socle Linux optimisé pour les NAS, DSM fournit une interface soignée facile à prendre en main. Elle permet de gérer et d’administrer le NAS. Le débutant comme l’expert pourront trouver toutes les fonctions et paramètres pour une installation adaptée.
Si cela ne suffit pas, il est possible d’ajouter des paquets complémentaires qui offrent encore plus de fonctions. On notera pour le particulier Download Station, Audio Station, Photo Station, Video Station, Plex, iTunes… Le professionnel préférera Active Directory Server, MailPlus Server, Office, Docker ou encore Virtual Machine Manager.
Performances
Sur Cachem, nous utilisons le même protocole de tests depuis de nombreuses années. Cela nous permet d’obtenir des données fiables et comparables (aux autres NAS testés ici). Plusieurs applications de mesure sont utilisées sous macOS et sous Windows). A cela s’ajoute des transferts de fichiers de tailles différentes dans les 2 sens (NAS vers Ordinateur puis Ordinateur vers NAS) :
- Petite taille : 100 fichiers d’une taille allant de 500 Ko à 12 Mo (MP3, Photos, Office) ;
- Taille moyenne : 30 fichiers de 12 à 350 Mo (DivX, fichiers RAW, Zip) ;
- Volumineux : 10 fichiers ayant une taille comprise entre 4 et 10 Go (MKV, ISO).
Suite à cela, une moyenne des transferts est exprimée en Mega-Octets par seconde. Elle est calculée et représentée sous forme de graphiques. Plus le nombre est important, plus le NAS est rapide. Pour le premier tableau tests, le NAS a été configuré en RAID 0 avec 2 SSD en ext4, avec la carte 10 Gbit/s et DSM 6.2.1.
On obtient ici d’excellentes vitesses dans les transferts (lecture et écriture). A noter que par rapport à notre test du DS1618+ avec une carte SFP+, les résultats ici sont globalement moins bons. On parle d’une différence de plusieurs dizaines de Mo/seconde. Est-ce que cela vient de la carte réseau ou de notre protocole de test ? Difficile à dire…
Pour ce second tableau, il s’agit de la même configuration avec un volume en RAID 5 basé sur 4 disques IronWolf (sans cache SSD) en Btrfs.
Les performances sont au rendez-vous et confirment que le RAID5 a encore un bel avenir devant lui… même avec une configuration 10 Gbit/s. Même constat que le précédent test, les performances annoncées avec la carte SFP+ était meilleures.
Enfin, voici le résultat avec un RAID 5 (toujours avec des IronWolf) et du cache en lecture/écriture à base de SSD.
Si les performances sont au rendez-vous, on aurait pu s’attendre à mieux. Dans certains cas, il semble que le cache devient le goulot d’étranglement… L’option Omettre les E/S séquentielles désactivée/activée n’a pas permis d’améliorer ces résultats. Est-ce un souci dans notre configuration avec les SSD Crucial ? En tout cas, les temps d’accès sont tout de même bien meilleurs.
Virtualisation et Transcodage
Au-delà des transferts de données, la puissance est nécessaire aussi dans bien d’autres utilisations. Si nous prenons par exemple la virtualisation, le changement de processeur apporte un nouveau souffle par rapport au précédent. En effet, le cache au niveau du processeur passe de 2Mo à 8Mo. Le cache CPU est une zone de mémoire rapide située sur le processeur. Cette augmentation et le passage en DDR4 permet d’apporter de meilleures performances. Elle permet à tous les cœurs de partager dynamiquement l’accès au dernier niveau du cache. Intel a également intégré quelques nouveautés avec ce nouveau processeur comme par exemple le VT-d mais rien ne dit que Synology l’exploite à travers Virtual Machine Manager.
Ne nous emballons pas non plus, le processeur reste encore un Atom. Toutefois, ce dernier serait à même de faire du transcodage si besoin lors de l’utilisation du NAS dans le partage et le streaming de vidéos (que ce soit avec l’outil interne Video Station ou encore Plex). Avouons que ce type de produit n’est généralement pas pris pour cette fonction particulière.
Consommation électrique et nuisance sonore
En utilisation normale, la consommation du NAS est légèrement supérieur à 57W. Si vous lancez un transfert un peu lourd avec le chiffrement activé, la consommation oscille entre 65 et 67W avec 4 disques durs et 2 SSD.
Pour le bruit, il y en a… mais c’est modéré. Si ce type de NAS ne convient pas à une installation dans un séjour (soyons honnête, il s’agit d’un produit orienté professionnel), il n’est pas pour autant très bruyant malgré les 2 gros ventilateurs à l’arrière.
Conclusion
Le Synology DS1819+ est un très bon produit. Couplé à une carte 10 Gbit/s, il offrira les débits impressionnants en lecture et écriture. L’alignement des 8 baies en façade est impressionnant et l’ajout de 2 baies d’expansion vous permettra de passer à 18 baies en fait un must-have. Cependant, on regrettera peut-être qu’il ne s’agit qu’une petite évolution du modèle précédent… Il n’y a pas de vraie nouveauté. Si un 8 baies est trop imposant pour vous, sachez que celui-ci partage la même architecture que le DS1618+ (notre test ici).