Ext4 est le nom d’un système de fichiers utilisé sous Linux. C’est une évolution de ext3, qui était aussi une évolution d’un précédent système de fichiers utilisé : ext2. Btrfs est lui aussi un système de fichiers, développé conjointement par Oracle, Red Hat, Fujitsu, Intel, SUSE, et d’autres acteurs. Pour certains, Btrfs serait le successeur de l’ext4 et ext3. Il apporte son lot de nouveautés (ex: instantané / snapshots et somme de contrôle) et je vous renvoie vers sa page Wikipédia pour plus de détails. Synology est le seul constructeur de NAS à proposer au choix l’ext4 ou Btrfs lors de la création d’un volume.
ext4 ou Btrfs
Je n’avais pas eu l’idée de faire une comparaison des 2 systèmes de fichiers. C’est en tombant sur la page d’un autre constructeur de NAS, concurrent de Synology (que je ne citerai pas), que l’idée m’est venue. Ce concurrent mettait en avant que le choix du Btrfs était inapproprié dans un NAS. Voici ce qu’il écrit : « Dans le même environnement de test, le transfert de fichiers via Samba avec un NAS XXXX qui utilise ext4 est 61,5 % plus rapide qu’un NAS d’une autre marque qui utilise Btrfs. » Voila… il faut être complétement fou pour proposer le Btrfs et encore plus pour l’utiliser. Sauf que la comparaison a été réalisé par un Youtubeur avec 2 NAS de marques différentes. La rédaction de ce dossier est rédigée au fil de l’eau. Au moment où j’écris ses lignes, je n’ai pas la moindre idée du système le plus rapide.
DS918+
J’ai donc demandé à Synology de me prêter un DS918+ (meilleur NAS 2018 catégorie 4 baies) afin de faire mes propres tests. Vous connaissez mon protocole de test, puisque je l’utilise depuis maintenant de nombreuses années. Ici, j’ai décidé de tester le mode Basic (un seul disque), le mode RAID 1 (2 disques) et le mode RAID 5. Les disques utilisés ici des WD Red 4 To. Les tests ont été réalisés sur un réseau Gigabit à l’aide des protocoles SMB et AFP. Pour information, les écarts entre les protocoles sont minimes… mais ce n’est pas l’objectif de l’article. Ici, l’objectif est de constater s’il y a un écart (important ou non) entre l’ext4 et le Btrfs !
mode Basic
Le mode Basic n’offre aucune protection. J’ai tout d’abord réalisé des tests en ext4 puis Btrfs, avec un seul dossier. Voici les premiers résultats…
Difficile de dire lequel est le plus rapide. Les chiffres sont très proches. Sur les Gros fichiers, l’ext4 est plus rapide en lecture (+2,04 Mo/sec) et le Btrfs est plus rapide en écriture (+4,86 Mo/sec). Sur les fichiers de taille moyenne, les formats sont ex aequo en lecture et le Btrfs est très légèrement plus rapide en écriture (+2,17 Mo/sec). Enfin sur les plus petits fichiers, ils sont ex aequo en lecture et l’ext4 est un peu plus rapide en écriture (+1,51 Mo/sec). Ext4 ou en Btrfs, il est très difficile de les départager dans ce mode.
mode RAID 1
Le RAID 1 nécessite 2 disques durs. Ils fonctionnent en mode miroir. Si un disque tombe en panne, l’autre permet au NAS de fonctionner normalement.
Ici encore, les résultats sont vraiment très proches. Les écarts sont tellement faibles que les graphiques parlent d’eux même. Ext4 ou en Btrfs, il est très difficile de les départager dans ce mode également.
mode RAID 5
Le RAID 5 nécessite 3 disques durs minimum, ici 4 ont été utilisés. Si un disque tombe en panne, les autres permettent au NAS de fonctionner normalement.
Encore ici, ça se joue dans un mouchoir de poche. Un peu plus rapide ici, un peu plus lent par là… difficile de dire lequel est le plus rapide.
Conclusion
Ext4 ou Btrfs lequel est le plus rapide ? La réponse est loin d’être évidente. Les écarts entre les 2 sont minimes dans une configuration identique (même NAS, mêmes disques, même configuration réseau…). On peut clairement dire que NON, l’ext4 n’est pas 61,5 % plus rapide que le Btrfs. C’était bien l’objectif de ce test.
Lequel choisir ? Personnellement, j’ai fait le choix du Btrfs pour plusieurs raisons et notamment pour l’apport des fonctions complémentaires offertes le système de fichiers : protection de l’intégrité des données, protection des données (instantané, réplication et récupération à un moment donné), quota utilisateur pour chaque dossier partagé ou encore Docker DSM. À cela s’ajoutent également le nettoyage des données (niveau RAID et du système de fichiers) et la défragmentation.
La suite est disponible à cette adresse…