Ubuntu 16.04 LTS est arrivé !

Hier était le jour de mise à disposition d’Ubuntu 16.04 par Canonical après plusieurs versions Beta de test. Nommée The Xenial Xerus (le Xerus hospitalier, un rongeur :D), il s’agit d’une version dite LTS pour Long Time Support (Support à long terme, maintenu jusqu’en avril 2021) et par voie de conséquence les versions normalement les plus stables d’Ubuntu sur le long terme, surtout pour qui ne voudrait pas réinstaller au propre tous les 6 mois (*.04, *.10).

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Le Xerus regardant droit devant, à la conquête de grands espaces terrestres et informatiques 😀XX_Xerus_16-04

Parmi les nouveautés, on retrouve une mise à jour du noyau passant à la version 4.4 (4.4.6) et des divers logiciels la composant (Firefox 45.0.2, Thunderbird 38.6, Chromium 49, LibreOffice 5.1…). Le noyau 4.4 apporte un meilleur support des nouveaux processeurs Intel Skylake et de l’architecture ARM64, une mise à jour des pilotes en général et plus particulièrement une amélioration des pilotes graphiques libres (support des Nvidia GTX900 pour une version suivante, les pilotes propriétaires sont disponibles), le support de TPM 2.0 et UEFI 2.5, des améliorations pour les protocoles RAID 5 et 6 et l’introduction du système de fichier ZFS particulièrement adapté à des stockages de grandes dimensions. On note également le remplacement du vieillissant Ubuntu Software Center par Gnome Software, qui va s’étoffer avec le temps, et qui peut être enrichi avec d’autres sources de logiciels (paquets Synaptic…).

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Brasero et Empathy disent au revoir à la distribution tout comme les pilotes AMD/ATI Catalyst propriétaires (fglrx) remplacés par ceux open source développés par AMD (AMDGPU). Un des soucis à prévoir, c’est qu’AMDGPU ne sera pas compatible avec les anciennes cartes graphiques. Il restera toujours les pilotes libres Radeon en secours.

Mais surtout, d’un point de vue purement particulier et bureau, on note l’introduction d’un nouveau type de paquet nommé SNAP. Ceci vient répondre à une problématique de longue date, celle de la difficulté d’évolution des applications, et de l’utilisation des versions les plus récentes surtout sur les distributions badgées LTS. En effet, ce paquet embarque en son sein à la fois l’application et ses dépendances, ce qui permet d’être moins limité par celles que propose le système (et donc éviter de devoir rentrer manuellement les nouvelles par l’ajout de ppa pas toujours super fonctionnel pour l’utilisateur lambda…). Dans le principe, cela est un peu contraire à la philosophie de Linux, car augmentant le nombre de bibliothèques disponibles par délocalisation et surtout réduisant potentiellement la stabilité et la sécurité, chaque paquet devant être mis à jour par sa source. Il augmentera également sensiblement l’espace disque occupé, proportionnellement au nombre de paquets installés (la mise à jour des paquets pourra être partielle).

En contrepartie, il apporte une flexibilité considérable qui va permettre de répondre à l’évolution des applications avec le temps. On pourrait penser que cela est dangereux pour ce système, mais personnellement, je pense que c’est une des choses qu’il manque pour conquérir l’utilisateur lambda. Linux étant de toute façon majoritaire dans les serveurs justement pour sa stabilité et sécurité, les bibliothèques de base resteront disponibles, laissant le choix à l’utilisateur final, et c’est bien ça finalement le plus important.

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J’espère personnellement que cela ne dérivera pas vers des quantités de paquets pleins de trous à tort et à travers, mais je pense que si c’est suffisamment bien géré, cela se passera bien. Dans tous les cas de figure, si légère dérive il y a, elle pourra être en partie compensée par leur exécution de manière isolée du système, dans ce que l’on appelle maintenant couramment une SandBox (ou Bac à Sable en français, une sorte de mini virtualisation).

Au même titre que le système garde ces propres bibliothèques, il conservera également les .deb habituels (à priori Canonical va migrer les .deb des anciennes versions d’Ubuntu vers Snap d’ici l’automne 2016). La société mère d’Ubuntu a mis à disposition un outil nommé Snapcraft facilitant la construction de paquet SNAP en prenant en charge la compilation à partir des sources ou de .deb. Dans le principe, cela me fait clairement penser aux containers Docker et avec cette implémentation, Canonical continue sa vision multiplateforme, comme le fait actuellement Microsoft avec UWP.

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On note l’apparition de l’hyperviseur LXD (dérivé de LXC 2.0), un environnement de virtualisation par containers qui améliorerait considérablement les performances globales, mise en lumière spécialement lors de son utilisation avec OpenStack, infrastructure open source de cloud computing (IaaS). Enfin, on remarque désormais la possibilité d’utiliser la commande apt en lieu et place d’apt-get (ex : apt-get install X versus apt install X).

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Ubuntu LTS sort avec tous ces environnements habituellement disponibles tel que Unity 7 (Unity 8 et Mir (remplaçant maison de X.org) disponible à la demande dans les dépôts), MATE 1.12, KDE plasma 5.5, Gnome 3.18 et LXDE. Cinnamon devrait sortir dans environ un mois avec Linux Mint 18.

Cette sortie sera l’occasion pour moi de vous parler dans un prochain billet d’une distribution basée sur Xubuntu vraiment bien conçue qui sera mise à jour vers le mois de mai prochain normalement 😉

A l’heure d’aujourd’hui, j’ai testé la Beta finale de Ubuntu Mate sur un portable skylake récent (6700HQ, disque NVMe, optimus…) et je n’ai pas réussi à booter sur une clé live USB. A tester avec cette version finale.

A noté que l’ancienne version 14.04 LTS sera maintenue jusqu’en avril 2019. Pour le téléchargement, c’est par ici ou . Et pour le fun, une image que j’ai adoré 😀 (Source)

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