Toux ceux qui s’intéressent un peu aux NAS, vous avez certainement vu la news du jour : Western Digital crée une nouvelle série de disques durs « spéciale NAS personnel » : la série RED.
Le choix des disques a été (et est encore) un sujet de discussion engagé dans les différents forums. Jusqu’à présent, nous avions le choix entre :
- 3 constructeurs (Seagate – Western Digital – Hitachi)
- 3 types de disques (normaux – green – entreprise)
Pour remplir un NAS, toutes les stratégies ont été imaginées et testées :
- avoir exactement le même modèle de disque dans toutes les baies
- panacher les différents modèles d’un même constructeur
- panacher les disques entre les constructeurs
Chaque combinaison apportant son lot d’avantages et inconvénient. Aucune n’est la solution unique…
Western Digital nous invente donc une catégorie de disque supplémentaire. La principale question est alors : qu’est-ce-que cela nous apporte à part encore plus de combinaisons?
Pour bien répondre à la question, il faut déjà juger si nos choix actuels sont les bons. En réalité, à la part la combinaison avec des disques « entreprise » (en moyenne 2 fois plus cher que les « normaux » et « green ») aucune formule n’est recommandée dans nos NAS.
Le choix d’un disque Green est même déconseillé pour un système RAID : une bonne explication est présentée par WD. En cherchant en peu, il est facile de trouver les mêmes remarques chez les autres constructeurs et même dans une ancienne étude de Google sur la durée de vie des disques durs.
Pour les non anglophones, une petite explication rapide :
Les disques durs « normaux » (non « entreprise ») peuvent avoir besoin d’un peu de temps lorsqu’ils rencontrent une erreur de lecture. Ils relisent le secteur endommagé, puis lorsque les données sont récupérées, elles sont transférées sur un autre secteur « de secours », pour que le disque continue sa vie sans souci. Le nombre de fois qu’un disque dur effectue cette manipulation peut être visualisé dans les informations SMART du disque (info n° : reallocated sector).
Le problème intervient lorsque l’on s’intéresse au temps que met un disque pour effectuer cette manipulation : les disques « normaux » peuvent mettre plus d’une minute. Ils peuvent prendre leur temps. Généralement, un disque dur est seul dans un ordinateur, s’il y a un temps d’attente « figé », c’est Windows qui sera accusé en premier.
Mais dans un système RAID, c’est une toute autre histoire. Le disque n’étant pas tout seul, il y a un délai à ne pas dépasser. Généralement, le système gérant le RAID ne tolère pas plus de 15 secondes d’attente. Si un disque n’a pas répondu dans le délai, il est considéré HS et exclu de l’ensemble.
Ce qui fait qu’en réalité, 90% de nos NAS (y compris ceux de la rédaction) sont équipés de disques qui ne sont pas recommandés au fonctionnement en mode RAID.
Nous avons personnellement déjà été confrontés à cette situation : Un RAID dégradé pour cause de panne d’un disque. Cependant, une fois les tests effectués sur le disque, celui-ci était en parfaite santé, juste quelques secteurs réalloués.
Cette notion de « temps limite de réponse » est la principale caractéristique qui fait que seuls les disques « entreprises » sont recommandés dans les NAS (il y en a d’autres, mais celle-ci est importante)
En créant la série de disques « spécial NAS » WD RED, le constructeur applique à des disques « standard » la contrainte de temps de réponse.
C’est pour cela, que nous pensons donc que cette nouvelle gamme de disques apportera certainement une fiabilité supplémentaire à nos NAS. Vu la croissance prévue sur le marché des sauvegardes personnelles, nous ne doutons pas que les autres constructeurs ne vont pas laisser WD tout seul.
Pour tous ceux qui ont déjà un NAS, vous pouvez consulter la liste des différents modèles que WD a d’ores et déjà testé avec les constructeurs.