Avec l’arrivée de DSM 7.2.1, Synology a décidé de rendre le Gestionnaire de stockage modulaire. Cela signifie qu’il est désormais proposé sous forme d’un paquet indépendant du système DSM. C’est une excellente nouvelle pour les utilisateurs ! Cependant, cette évolution a malheureusement entraîné la suppression d’une fonctionnalité cruciale : l’Info S.M.A.R.T. Pour palier à cette absence d’informations ô combien précieuses, nous vous proposons d’installer scrutiny.
Scrutiny et NAS Synology
Aujourd’hui, nous allons nous focaliser sur les informations/données S.M.A.R.T. (Self-Monitoring, Analysis and Reporting Technology). Elles permettent de connaître de santé des disques de manière très précise. En effet, il n’est plus possible d’avoir ses informations depuis le Gestionnaire de stockage. Et après plusieurs semaines, le fabricant ne semble pas enclin à remettre ces informations, que nous avions précédemment.
NAS et surveillance de disque (SMART)
Bien sûr, il est possible de récupérer ces données en ligne de commande (ssh), mais une interface graphique est toujours plus agréable. C’est pour cette raison que nous vous proposons d’installer Scrutiny sur votre NAS Synology. Il s’agit d’un outil qui permet de surveiller la santé et la performance des disques durs et SSD. Il vérifie les données SMART pour détecter les signes de défaillance potentielle des disques, ce qui permet de prendre des mesures préventives pour éviter la perte de données.
Installer Scrutiny avec Container Manager
Nous allons utiliser Docker sur un NAS Synology. Pour ce faire, nous devons utiliser le paquet Container Manager. L’installation de Scrutiny (version officielle) se réalise en moins de 5 minutes.
Préparation
Dans le dossier ‘docker’ à la racine de votre NAS, vous allez créer un premier dossier que vous nommerez ‘scrutiny’. Et dans celui-ci, vous créerez un autre dossier nommé ‘influxdb’. Enfin, vous devrez télécharger deux fichiers (voir ci-dessous) et les placer dans le dossier ‘scrutiny’ que vous avez précédemment créé.
Premier fichier
Nous avons préparé un fichier docker-compose.yml (téléchargeable ici) que vous déposerez dans le dossier ‘scrutiny’. Voici son contenu :
services: scrutiny: container_name: scrutiny image: ghcr.io/analogj/scrutiny:master-omnibus cap_add: - SYS_RAWIO - SYS_ADMIN ports: - "6070:8080" # webapp - "8086:8086" # influxDB administration volumes: - /run/udev:/run/udev:ro - /volume1/docker/scrutiny:/opt/scrutiny/config - /volume1/docker/scrutiny/influxdb:/opt/scrutiny/influxdb devices: # - /dev/nvme0n1:/dev/nvme0n1 # - /dev/nvme1n1:/dev/nvme1n1 - /dev/sata1:/dev/sata1 - /dev/sata2:/dev/sata2 - /dev/sata3:/dev/sata3 - /dev/sata4:/dev/sata4 # - /dev/sata5:/dev/sata5 # - /dev/sata6:/dev/sata6 # - /dev/sata7:/dev/sata7 # - /dev/sata8:/dev/sata8 environment: - SCRUTINY_WEB_INFLUXDB_TOKEN=TOKENPOUR SECURISER - SCRUTINY_WEB_INFLUXDB_INIT_USERNAME=CACHEM - SCRUTINY_WEB_INFLUXDB_INIT_PASSWORD=PASSWORD - TIMEZONE=Europe/Paris restart: unless-stopped
Quelques explications s’imposent… Vous pouvez le constater, nous avons mis en commentaire quelques lignes. Ici, nous allons demandé à Scrutiny de fonctionner sur un NAS équipé de 4 disques durs : /dev/sata1, /dev/sata2, /dev/sata3 et /dev/sata4.
Si vous avez un NAS avec seulement 2 disques durs ou SSD en SATA, vous mettrez un # devant les lignes /dev/sata3 et /dev/sata4. Il restera toujours les lignes /dev/sata1 et /dev/sata2 sans le #.
Même chose si vous avez 8 disques, vous enlèverez le # devant les lignes /dev/sata5, /dev/sata6, /dev/sata7 et /dev/sata8.
Enfin, si vous avez des SSD NVMe, vous enlèverez le # devant les lignes /dev/nvme0n1 et /dev/nvme1n1.
Toujours dans ce même fichier, vous avez la possibilité de personnaliser 3 valeurs :
- SCRUTINY_WEB_INFLUXDB_TOKEN : saisir une longue de chaîne de caractères ;
- SCRUTINY_WEB_INFLUXDB_INIT_USERNAME : mettez un nom d’utilisateur ;
- SCRUTINY_WEB_INFLUXDB_INIT_PASSWORD : mettez un mot de passe fort.
Enfin, il est important de noter que nous avons fait le choix de l’utilisation du port 6070 (en face de # webapp), mais il est possible de le changer.
Second fichier
Un second fichier collector.yml (téléchargeable ici) est également à déposer dans le dossier ‘scrutiny’. Voici son contenu :
version: 1 host: id: "NomNAS" devices: - device: /dev/sata1 type: 'sat' - device: /dev/sata2 type: 'sat' - device: /dev/sata3 type: 'sat' - device: /dev/sata4 type: 'sat' # - device: /dev/sata5 # type: 'sat' # - device: /dev/sata6 # type: 'sat' # - device: /dev/sata7 # type: 'sat' # - device: /dev/sata8 # type: 'sat' # - device: /dev/nvme0n1 # type: 'nvme' # - device: /dev/nvme1n1 # type: 'nvme'
En cohérence avec le fichier précédent (ndlr : oui, ça fait un peu doublon), vous commenterez ou dé-commenterez les lignes pour votre configuration (à l’aide du #). A noter qu’il est possible de personnaliser la valeur id pour mettre le nom du NAS.
Création du container
Il faut maintenant lancer Container Manager et allez dans le menu de gauche Projet et vous cliquez sur le bouton Créer.
Vous donnez un nom, par exemple scrutiny. Au-dessous, vous indiquerez le chemin d’installation sur votre NAS. Il faudra choisir /docker/scrutiny
L’application va vous informer qu’elle a détecté un fichier docker-compose.yml. Vous laissez le choix « Utiliser un fichier docker-compose.yml existant pour créer le projet » et vous cliquez sur le bouton OK.
Vous cliquez sur le bouton Suivant, puis une nouvelle fois Suivant et enfin le bouton Effectué.
Une boîte de dialogue s’ouvre, il suffit de patienter… Vous devriez avoir un message Exit code: 0 dans cette dernière. Cliquez sur le bouton Fermer.
Voilà, c’est terminé.
Accéder à Scrutiny
Le premier démarrage est un peu long, il faut attendre entre 1 à 2 minutes avant que l’interface soit disponible. Ouvrez un nouvel onglet dans votre navigateur préféré et entrez l’adresse IP de votre NAS (ou son nom) et ajoutez à la fin : 6070. Voici quelques exemples :
- 192.168.0.100:6070
- NomdeNAS:6070
Voici ce que vous devriez avoir…
A noter que la remontée d’informations de l’ensemble des disques peut prendre une minute supplémentaire par disque. Pour accéder aux données SMART qui nous intéressent, il faut cliquer sur les 3 petits points (pour chaque disque). Vous choisirez View Details…
Comme vous pouvez le constater, le nombre d’informations est assez impressionnant. Sur la partie de gauche, on peut noter :
- Nom du modèle du disque ;
- Numéro de série ;
- Version du firmware ;
- Age du disque ;
- Température.
Et sur la partie de droite, vous avez les principales données SMART (critiques) qui sont :
- Compteur de secteurs réalloués (Reallocated Sectors Count) ;
- Nombre de tentatives de rotation (Spin Retry Count) ;
- Nombre d’événements de réallocation (Reallocation Event Count) ;
- Nombre de secteurs en attente (Current Pending Sector Count) ;
- (hors ligne) Nombre de secteurs non corrigés ((Offline) Uncorrectable Sector Count).
Mais ce n’est pas tout… Vous avez également la possibilité de cliquer sur Show all attributes pour avoir accès à l’ensemble des 17 données SMART de votre disque.
Plutôt complet, non ?
Synthèse
Avec scrutiny, vous disposerez d’un excellent outil pour recueillir les données de santé SMART de vos disques durs et SSD. Si, comme de nombreux utilisateurs, vous avez effectué la mise à jour de votre NAS vers DSM 7.2.1, vous serez ravi de constater qu’il est possible de récupérer ces informations précieuses grâce à une interface conviviale. Mieux encore, Scrutiny offre de nombreuses autres fonctionnalités. L’installation et la remontée des informations des disques ne nécessitent que quelques minutes.