Mercredi dernier, la justice américaine a décidé de poursuivre le procès antitrust contre Meta. Le groupe risque gros, il pourrait devoir se séparer de WhatsApp et d’Instagram si la Federal Trade Commission arrive à prouver que l’acquisition de ces 2 applications avait pour but de prendre le contrôle du marché des réseaux sociaux. Deuxième mauvaise nouvelle également pour l’entreprise américaine…
Quelle semaine pour Meta !
La Commission européenne vient de dévoiler, jeudi 14 novembre, sa première amende contre le groupe. Les régulateurs de l’Union européenne condamnent le géant à s’acquitter d’une amende de 798 millions d’euros. Il est reproché à la multinationale d’avoir usé de pratiques anticoncurrentielles en liant son service d’annonces publicitaires en ligne avec son réseau social Facebook. Meta aurait mis en place des pratiques visant à donner à son service Facebook Marketplace un avantage concurrentiel sur les autres plateformes de petites annonces en ligne.
Ces « conditions commerciales déloyales » ont amené Bruxelles à infliger sa 7e plus grosse amende. Cette décision fait suite à une enquête qui aurait démarré en juin 2021. Meta aurait été averti, courant décembre 2022, des reproches qui lui sont faits. La société californienne a immédiatement réagi en indiquant qu’elle ferait appel dès que possible de cette sentence, estimant qu’aucune preuve de préjudice n’a été avancée.
Cette procédure risque de s’éterniser dans les tribunaux, mais cela ne dispense pas Meta du paiement de l’amende.
Contournement
Afin de se conformer aux exigences de l’Union européenne, Facebook lance un abonnement payant qui permet d’éviter la publicité ciblée. En revanche, si les utilisateurs souhaitent garder un service gratuit, alors il leur faudra accepter de livrer leurs données personnelles.
Si cette sanction est la première infligée par la Commission européenne, ce n’est pas la première pour Meta. La liste des sanctions contre le groupe est longue :
- En 2021, Meta doit verser 225 millions d’euros pour manque de transparence dans le traitement des informations entre WhatsApp et d’autres compagnies de Facebook.
- En 2022, pour ne pas avoir appliqué des protections de données suffisantes, la société a écopé de 17 millions d’euros.
- Septembre 2022, 405 millions d’euros d’amende pour manquements dans le traitement des données personnelles des mineurs. Deux mois plus tard, pour ne pas protéger convenablement les données des utilisateurs de Facebook, 265 millions d’euros.
- Début 2023, pour ne pas avoir respecté ses obligations en matière de transparence et pour l’utilisation des données personnelles « à des fins publicitaires » ciblées, 390 millions.
- Toujours début 2023, encore pour un manque de transparence, sur WhatsApp, 5,5 millions d’euros d’amende.
- Enfin, en septembre 2024, 91 millions lui sont réclamés pour avoir transgressé le règlement européen sur les données (RGPD).
Cette semaine a marqué un tournant pour Meta, confronté à une pression des régulateurs des deux côtés de l’Atlantique. L’entreprise doit revoir ses pratiques commerciales et concurrentielles. Ces mesures montrent la volonté des autorités de réguler les géants du numérique. L’enjeu pour Meta sera de conserver sa place de leader tout en respectant les normes imposées tout en regagnant la confiance des utilisateurs de plus en plus sensible aux questions de confidentialité et d’éthique.