Lundi 14 novembre, Google et les procureurs de 40 états américains ont conclu un accord historique en matière de protection des données personnelles aux États-Unis. Le montant exact déboursé par le géant américain est de 391,5 millions de dollars. L’enquête a débuté en 2018, après la parution d’un article dans l’Associated Press qui révélait que Google « enregistre vos déplacements même lorsque vous lui dites explicitement de ne pas le faire »…
Un accord historique
Cette entente entre les deux parties met fin aux investigations sur la façon dont les moteurs de recherche recueillent les données des utilisateurs. En effet, le géant était accusé d’induire en erreur ses utilisateurs sur les paramètres de collecte de données de géolocalisation. La firme récoltait des données, pour des ciblages publicitaires, et ceux même après que les utilisateurs avaient désactivé la géolocalisation de leurs appareils.
L’arrangement stipule que Google doit être plus clair sur la récolte des données de géolocalisation, même lorsque celle-ci est désactivée. Une série de dispositions, afin d’être plus transparentes, auprès des utilisateurs, est également prévue. De plus, des règles sur l’utilisation et le stockage des données ont aussi été mises en place.
Une somme colossale a été signée afin de montrer l’exemple. En effet, il est clair que les grandes firmes ne peuvent pas continuer à manipuler et mentir impunément à leur client. Lorsque le droit des consommateurs est violé, des changements doivent être apportés rapidement afin de garantir le respect des droits à la vie privée de chacun. Le conseiller principal à l’Electronic Privacy Information Center, John Davisson, estime que le montant n’est pas aussi important qu’il le devrait au regard des millions d’utilisateurs concernés dans cette affaire. Il aurait également souhaité des limites plus strictes sur le traitement des données sensibles telles que la localisation.
Utilisation des données récoltées
Les informations de localisation sont devenues des éléments clés pour les annonceurs. Ces informations permettent de créer des profils détaillés afin de cibler au mieux les publicités. Mais ces renseignements sont aussi des données extrêmement sensibles. En collectant les positions, les mouvements d’une personne que ce soit par le WiFi, Bluetooth, antenne cellulaire et même GPS, cela permet de découvrir beaucoup de détails personnels et ainsi la cibler parfaitement. Une chance pour les publicitaires…
Lois américaines
Aux États-Unis il n’existe pas de lois fédérales afin de protéger les données personnelles des utilisateurs. Quelques États ont mis en place des textes comme le Colorado ou la Californie. Certaines grandes firmes de la Silicon Valley ont déjà été épinglées plusieurs fois sur leur modèle économique. Ce dernier se résume à vendre des espaces publicitaires subtilement ciblés. Les annonces sont sélectionnées en fonction des données récoltées sur les internautes.
Des pratiques anciennes ?
Ces agissements ne datent pas d’hier. Déjà en 2017, il était déjà question de collecter la localisation même lorsque la fonction était désactivée. Une enquête, menée par le site Quartz, avait à l’époque démontré que les téléphones sous Android envoyaient un grand nombre d’informations vers Google… sans tenir compte des paramètres de localisation. De fait, ils avaient la possibilité de suivre tous les déplacements d’une personne. Les procureurs généraux ont affirmé que le non-respect des lois de protection de la vie privée du géant de Mountain View, en abusant de ces consommateurs sur le suivi de la localisation, remonte au moins à 2014 !
À partir de 2023, Google ne devrait plus vous localiser ni collecter de données si vous avez désactivé les fonctions.