Google (encore) dans la tourmente

Vendredi 20 janvier 2023, Alphabet a annoncé la suppression de 6 % de ces effectifs à travers le monde. Cela représente 12 000 emplois. Après plusieurs années de croissance, le directeur général, Sundar Pichai se voit contraint de réduire ses effectifs. Pourtant, Google est la société qui a évité le plus longtemps un plan social. Face à un bénéfice moins important que prévu et un ralentissement de la publicité numérique, la société a dû céder.

Licenciement à plusieurs vitesses

En septembre 2022, on comptait dans le monde 187 000 salariés chez Alphabet. Aujourd’hui, seuls les employés basés aux États-Unis ont déjà été informés de leur licenciement. La procédure sera un peu plus longue dans les autres pays, en fonction du droit du travail local. Les salariés déjà notifiés recevront une indemnité de 16 semaines de salaires, les congés payés, la prime de 2022 ainsi que 6 mois de couverture santé. Les employés étrangers souhaitant rester sur le sol américain recevront également une aide dans les démarches juridiques.

Google, comme de nombreux grands groupes (Amazon, Twitter, WhatsApp, Instagram et Facebook), a considérablement diminué leurs activités et leurs effectifs. L’entreprise Microsoft n’est pas épargnée non plus, mercredi dernier, le groupe informatique annonçait le licenciement de 10 000 employés avant fin mars. Avec cette annonce, c’est pas moins de 216 000 salariés du secteur qui ont perdu leur emploi depuis début 2022.

et encore des poursuites

4 jours après cette annonce, c’est au tour du ministère de la Justice des États-Unis de faire une déclaration. L’institution poursuit le géant de Mountain View pour abus de position dominante. Un nouveau bras de fer sans précédent se profile. 8 états américains et le ministère de la Justice ont déposé une plainte contre le géant Google. Ces derniers souhaitent une condamnation pour infraction au droit de la concurrence sur le marché de la publicité en ligne, lui faire payer une amende record et surtout tenter de stopper certaines activités rattachées à la vente d’espaces publicitaires en ligne. En effet, le groupe californien est accusé d’exclure ses rivaux en s’accaparant « systématiquement une grande variété d’outils high-tech utilisés par les éditeurs, les annonceurs et autres acteurs du marché ».

Ce ne sont pas les premières poursuites judiciaires liées au droit à la concurrence devant lesquelles Google doit faire face. Une condamnation a déjà été prononcée en France en 2021 pour abus de position dominante dans la publicité. Une amende de 220 millions d’euros avait été demandée et le géant s’était engagé à modifier ses pratiques. Aux États-Unis, une plainte en décembre 2020 avait été déposée pour la domination du moteur de recherche. Le procès devrait débuter au cours de cette année.