Les NAS Synology disposent d’un large choix d’application grâce notamment au Centre de paquets. Cependant, tout n’y est pas. Aujourd’hui, nous vous proposons d’installer Nextcloud avec MariaDB (ou SQLite). C’est une des meilleures solutions pour ceux qui veulent se créer un Cloud privé polyvalent. Inutile d’avoir Docker, ce tutoriel fonctionne avec tous les NAS du fabricant Synology.
Synology + Nextcloud = ❤️
Nextcloud est certainement LA solution pour tous ceux qui veulent se créer un Cloud privé. Nextcloud dispose de nombreuses fonctionnalités pour partager et synchroniser ses fichiers, ainsi que de les modifier en ligne (Word, Excel et PowerPoint…). Nextcloud est 100% gratuit et dispose également des applications (ordinateur, smartphone et tablette) pour faciliter son utilisation. Souvent cité en référence, il peut cependant être compliqué à installer sur un NAS Synology. C’est ce qui a motivé la création de ce tutoriel.
Nextcloud est un service Web s’appuyant sur des composants standards : serveur Web (Apache / Nginx), PHP et SQL. Ça tombe bien, tous ces services sont disponibles par défaut avec tous les NAS Synology. Cependant, il faut faire attention à leur installation et configuration. Dans ce tutoriel, nous allons installer Nextcloud avec une base de données MariaDB. Ce n’est pas la méthode la plus simple, mais c’est la plus performante et robuste. SQLite est souvent mis en avant pour sa simplicité, c’est vrai… mais il est aussi plus restrictif. On vous explique pourquoi un peu plus loin.
Préparer son NAS Synology pour Nextcloud
Ce guide a été testé avec un NAS avec DSM 7.0 et un autre avec DSM 7.1. Nul doute qu’il fonctionnera également avec les versions suivantes de DSM.
Installer les paquets
Dans un premier temps, connectez-vous à l’interface d’administration Web de votre Synology puis :
- Ouvrez le Centre de paquets ;
- Installez les paquets suivants, l’un après l’autre :
- Web Station,
- Apache 2.4 ou supérieur,
- PHP 7.4 ou supérieur,
- MariaDB 10 ou supérieur (optionnel, mais recommandé).
Suivant votre utilisation, il se peut que certains paquets soient déjà installés pour d’autre usages. Ce n’est pas un souci. Tous ces paquets sont disponibles sur les NAS avec un processeur Intel/AMD ou ARM. À noter que Nextcloud fonctionne mieux sur un Synology avec 256 Mo de RAM minimum. Pendant l’installation de Web Station, DSM va créer deux dossiers à la racine de votre NAS : web et web_packages. Pas d’inquiétude, nous y reviendrons un peu plus tard.
Nextcloud : SQLite ou MariaDB ?
Il n’est pas obligatoire d’utiliser MariaDB pour Nextcloud. En effet, il peut aussi fonctionner avec d’autres bases de données, y compris SQLite. Ce dernier offre plusieurs avantages, dont une plus grande facilité à l’installation (il n’y a rien à faire) et il prend moins de ressource pour fonctionner. Il est très léger et c’est un avantage pour les NAS peu puissants. SQLite ne nécessite pas d’installation. Si vous êtes seul à utiliser Nextcloud, alors SQLite est une option à prendre en considération. SQLite peut également être un moyen facile et rapide pour découvrir le fonctionnement de Nextcloud sur son NAS. Si vous êtes plusieurs à utiliser Nextcloud, avec des modifications de fichiers simultanément, alors nous vous recommandons MariaDB. Ce dernier est plus robuste…
MariaDB
Si c’est la première fois que vous installez MariaDB, il vous sera demandé de créer un mot de passe fort. Ce dernier doit faire une longueur de 10 avec majuscule, minuscule, chiffre et caractère spéciaux. Dans notre exemple, nous allons mettre P4ssw0rd=123$
On laisse le port par défaut (sauf si vous savez ce que vous faites, et on appuie sur le bouton Suivant et enfin le bouton Effectué.
Configurer les paquets
C’est peut-être la partie la plus complexe de ce tutoriel. Il faut faire attention à soigneusement suivre les étapes et à ne pas oublier un paramètre. Sans quoi, cela ne fonctionnera pas. Par défaut, Synology propose d’utiliser Web Station avec le serveur Web Nginx. Ce dernier est un concurrent d’Apache. Il est plus léger et légèrement plus rapide. Par contre, certains lui reprochent d’être un peu plus complexe à gérer et moins bien documenté en français. Comme ce tutoriel a pour objectif d’être facile à installer, configurer et maintenir, nous allons utiliser Apache. Soyez rassuré, ça fonctionnera très bien également, même avec plusieurs connexions simultanées.
Si tous les paquets sont installés, ouvrez le Web Station
Si c’est la première fois, vous aurez le message ci-dessus. Cliquez sur OK et allez sur le menu de gauche Portail de services Web.
Sélectionnez la ligne Normal et cliquez sur le bouton Modifier. Les plus experts pourront utiliser le bouton Créer pour utiliser d’autres paramètres (ports différents par exemple).
La boîte de dialogue ci-dessus s’ouvre. En face de Serveur principal HTTP, vous sélectionnez Apache HTTP Server. En face de la ligne PHP, vous sélectionnerez Default Profile PHP. Après avoir cliqué sur le bouton Sauvegarder, votre serveur Apache Web fonctionne avec le moteur PHP.
Maintenant, toujours depuis le même écran, cliquer dans le menu de gauche sur Paramètres du langage de script, vous devriez être sur l’onglet PHP par défaut (il peut y avoir d’autres). Vous sélectionnez le profil par défaut et cliquez sur le bouton Modifier. Là encore, les plus experts pourront créer un nouveau un profil s’il le souhaite. On laisse tout par défaut sur le premier onglet et on va aller sur Extensions.
Extensions
On rentre dans une partie un peu plus compliqué. En effet, PHP est installé par défaut avec peu de capacité. Il faut activer des options afin de le rendre fonctionnel avec Nextcloud. Certains pourraient tout cocher pour être sûrs de ne pas en oublier (méthode rapide, mais moins efficace et plus gourmande en ressource).
Nous vous proposons de suivre les recommandations de l’éditeur et d’activer les fonctions suivantes en cochant les cases :
- bz2
- curl
- exif
- gd
- iconv
- imagik
- intl
- openssl
- pdo_mysql (si vous utilisez MariaDB)
- pdo_sqlite (si vous utilisez SQLite)
- posix (recommandé)
- zip
- zlib
Ensuite, nous allons aller sur l’onglet Cœur…
Cœur
Dans la zone Recherche en haut à droite tapez memory_limit. Vous allez ici définir la quantité de mémoire maximum utilisée par le système pour Nextcloud. Ici, vous indiquerez une valeur égale à la moitié de la capacité de votre NAS. Il ne faudrait pas que votre Synology soit sur les genoux à cause de Nextcloud.
Voici quelques exemples suivant votre NAS et la mémoire vive disponible (RAM) :
- NAS avec 256 Mo RAM, alors indiqué 128M ;
- NAS avec 512 Mo RAM, alors indiqué 256M ;
- NAS avec 1Go de RAM, alors indiqué 512M…
Un autre paramètre qui sera intéressant de modifier, c’est upload_max_filesize (taille maximum d’un fichier envoyé). Par défaut, il est valorisé à 32M (32 Mo). Nous vous recommandons de mettre 128M pour être tranquille, mais vous pouvez aussi mettre moins ou plus. Vous changerez également post_max_size afin d’avoir la même valeur 128M (ou supérieure). On appuie sur le bouton Sauvegarder.
Vous avez fait le plus dur dans la configuration du NAS Synology. Il ne reste plus qu’à installer Nextcloud et faire encore quelques réglages.
Installer Nextcloud
La méthode la plus simple, c’est de télécharger le fichier setup-nextcloud.php depuis le site officiel. Avec ce fichier, le NAS va télécharger et installer la dernière version de Nextcloud automatiquement. Vous copiez ce fichier dans le dossier web sur le NAS avec l’aide de File Station par exemple.
Si vous préférez, vous pouvez également télécharger l’archive complète depuis le site. Le fichier fait 170 Mo. Copiez le fichier archive dans le dossier web sur le NAS et faites une extraction (choix Extraire > Extraire ici). Après quelques secondes, vous devriez avoir un nouveau dossier nextcloud.
Avant de lancer l’installation, il faut réaliser une petite étape de changement de droits. En effet, par défaut Synology attribue les droits en lecture uniquement à l’utilisateur système http, ainsi qu’au groupe http. Il faut donc donner les droits en écriture également au groupe http, car sinon Nextcloud ne pourra pas fonctionner. On clique sur le dossier web et on fait un clic droit dessus et on sélectionne Propriétés.
On va sur l’onglet Permission, on sélectionne le groupe http puis on clique sur le bouton Modifier. On distingue le groupe de l’utilisateur par le nombre de portraits. S’il n’y en a qu’un seul, il s’agit de l’utilisateur. Si vous en avez 2 (l’un dernière l’autre) : c’est un groupe d’utilisateur. Comme vous pouvez le voir sur la capture ci-dessous, on va cliquer la case en face de Écrire pour activer tous les droits en écriture.
On appuie sur le bouton Effectué puis Sauvegardé.
Note : Si vous modifiez les droits au niveau de l’utilisateur http, au redémarrage du NAS vous perdrez les droits d’écriture.
Depuis dans votre navigateur, vous tapez http://NomduNAS/setup-nextcloud.php ou http://AdresseIP/setup-nextcloud.php et appuyez sur la touche Entrée. Dans notre cas, ce sera http://192.168.1.100/setup-nextcloud.php Vous devriez voir apparaître cette page…
On clique sur le bouton Next et sur la page suivante, on va indiquer si on souhaite de Nextcloud soit dans un dossier ou à la racine. On vous recommande de le mettre dans le dossier à part (nextcloud comme proposé par défaut). On appuie sur le bouton Next et on patiente quelques secondes. Vous devriez avoir un message Success (voir ci-dessous), on appuie sur le bouton Next.
Nous arrivons à la fin de ce tuto et voici un écran qui peut sembler complexe pour les débutants. On vous explique tout.
NB : Ceux qui auront téléchargé et extrait l’archive devront passer par le lien direct vers le dossier nextcloud http://192.168.1.100/nextcloud
Dernier écran avec MariaDB
Si vous utilisez MariaDB vous devriez avoir l’écran ci-dessous (vide). Tout d’abord, on va donner un nom pour le compte administrateur.
Par exemple, nous allons mettre cachem et un mot de passe fort NextcloudP4ssw0rd# par exemple. En bas, vous allez indiquer l’utilisateur MariaDB, il faut mettre root et le mot de passe défini précédemment (pour rappel nous avons mis P4ssw0rd=123$). Pour le nom de la base de données, on va mettre nextcloud. On laisse localhost pour l’adresse du serveur et on clique sur le bouton Installer.
Là, vous devriez avoir un message d’erreur « Nom d’utilisateur et/ou mot de passe de la base MySQL non valide(s) » et c’est normal. Enfin, non ce n’est pas normal, mais c’est le fonctionnement avec les NAS Synology. Il faut savoir qu’après avoir cliqué sur le bouton Installer (juste avant), Nextcloud a essayé de créer un nouvel utilisateur base de données (avec un mot de passe). Sauf que Synology ne le permet pas sauf avec les outils qu’il a fournis.
Pas de panique, il existe une solution très simple. nous allons indiquer à Nextcloud qu’il doit utiliser l’identifiant et mot de passe que nous lui avons donné précédemment. Pour cela, repasser sur File Station puis déplacez-vous dans web/nextcloud/config. Nous allons modifier le fichier config.php. Vous pouvez utiliser l’éditeur de texte Synology (s’il est installé), sinon téléchargez le fichier sur votre ordinateur (clic droit et Téléchargez) et ouvrez le avec éditeur de texte. Les 2 dernières lignes sont à modifier. Pour dbuser vous mettrez root et pour dbpassword vous mettrez P4ssw0rd=123$ (ou le mot de passe que vous avez choisi pour la base de données). Vous devriez avoir quelque chose de ce genre.
Envoyez le fichier modifié avec votre navigateur (glisser / déposer) et choisissez Écraser.
Retournez sur l’onglet d’installation de Nextcloud et remettez les informations pour le compte utilisateur et les informations pour la base de données (oui, exactement comme pour l’étape précédente). Cliquez sur le bouton Installer, vous ne devriez plus avoir de message d’erreur. Il faut patienter maintenant entre 2 à 5 minutes, suivant la puissance de votre NAS.
Dernier écran avec SQLite
Si vous avez le choix de SQLite, alors il vous suffit de choisir un nom pour le compte administrateur et un mot de passe fort.
C’est tout. À noter que nous avons constaté une erreur dans l’URL de sortie après l’installation avec SQLite. Pas de panique, il suffit de taper l’adresse de votre NAS suivi de nextcloud.
Finalisation
Un nouvel écran s’affiche : Applis recommandées. Vous pouvez cliquez sur le bouton Installer les applications recommandées. L’outil va télécharger et installer Calendar, Collabora Online, Contacts, Mail, Nextcloud Office et Talk.
Toutefois, il est possible de cliquer sur le bouton Annuler pour ne rien installer de tout ça… Vous installerez les applications vraiment utiles pour répondre à votre besoin par la suite.
Voilà, le tutoriel est maintenant terminé. Les NAS Synology sont des machines complètes et puissantes. Cependant, certaines fonctions peuvent vous manquer. Nextcloud propose de faciliter le partage et la synchronisation de fichiers. Il offre une plus grande flexibilité, avec contrôle des utilisateurs. Il conviendra aussi bien aux particuliers et aux professionnels à la recherche d’une solution simple à mettre en place. Nextcloud est facile à utiliser et c’est une excellente solution pour créer son Cloud privé sur son NAS Synology.