Test NAS Buffalo TeraStation WS5420DNW6 (Windows Server)

La plupart des NAS du marché possèdent leur propre système basé sur Linux : Synology avec DSM, Qnap avec QTS, Asustor avec ADM et les autres avec leur interface plus simplifiée. Mais aujourd’hui Buffalo sort un NAS avec sa propre interface tout comme le TerraStation 5210DN, mais avec Windows Storage Server 2016. Nous allons tester le Buffalo TeraStation WS5420DNW6.

Chez Buffalo les NAS sont vendus pré-équipés et donc prêts à l’emploi. Pour ce test, c’est une version 4 baies avec 8To de disques durs (4 * 2To) aussi disponibles en 16 et 32 To. Ce modèle est aussi disponible en 2 baies (4 et 8 To), un 6 baies vendu en 12, 24 et 48To, mais aussi au format 1U rackable en 4 baies avec un stockage de 16 ou 32 To. Sur ce modèle on retrouve le service VIP, pour rappel ce service inclus 3 ans de garantie ainsi qu’un échange de votre HDD en cas de panne sous 24h, mais aussi un service avancé en cas de panne du NAS en lui même.

Buffalo TeraStation WS5420DNW6 sous Windows Storage Server 2016

Contenu du carton

  • Un câble secteur.
  • un câble réseau cat6A indispensable pour le 10Gbit/s.
  • Des guides pour le démarrage, l’utilisation de la carte SD et des recommandations pour l’utilisation de Windows Server.
  • Un collier à monter pour sécuriser le câble secteur.
  • Les clés pour l’accès aux racks.
  • Des étiquettes pour nommer vos NAS.
  • Une carte SD pour réinstaller l’OS en cas de besoin

Caractéristiques techniques:

  • Processeur : Intel Atom C3338 Dual à 1.5Ghz (Turbo 2.16Ghz)
  • Mémoire : 8 Go DDR4 ECC
  • Interface disque : SATA 6Gb/s
  • 3 ports Ethernet : 2 en 10/100/1000 Mb/s et 1 en 10Gb/s (Aquantica)
  • 2 ports USB 3.0
  • 1 port VGA
  • Raid: JBOD, Raid 0 / 1 et 5.
  • Ventilation : 1* 100mm
  • Taille: 170 x 215 x 230 mm

Aspect extérieur

Sur la partie avant, nous avons un écran LCD de 2 lignes, qui nous indique plusieurs informations comme le nom du NAS, les infos sur les 3 cartes réseau avec le statut connecté ou non et leurs IP, l’OS installé, la date et l’heure.
Une porte avec serrure pour l’accès aux 4 HDD et aucun port USB en façade. On retiendra une conception solide avec un boîtier et châssis entièrement en métal.

A l’arrière du NAS on retrouve nos 3 connecteurs Ethernet avec le 10Gbit/s, les 2 ports USB 3.0 et un port VGA sur lequel nous allons revenir dessus plus bas.

L’intérieur du NAS

Une fois les quelques vis retirées l’accès est facile, en théorie vous n’aurez pas besoin de l’ouvrir vu qu’il y a les racks pour le montage des HDD et qu’il est déjà bien équipé en mémoire RAM avec ses 8 Go. Cependant, une visite de l’intérieur est toujours sympa à voir. Sur le dessus, on retrouve l’alimentation qui a l’avantage d’être intégrée au boîtier, mais un inconvénient sur lequel je reviendrais dessus plus bas. Sur le côté la carte mère avec son processeur Intel Atom C3338 et la barrette mémoire qui est de type ECC, la concordance parfaite avec un Windows Server.

Les disques durs

Chez Buffalo, les NAS sont vendus avec les HDD montés, après un Windows Server, un processeur Intel, une mémoire ECC pour les HDD… on a du Seagate IronWolf NAS. Buffalo travail avec plusieurs marques car sur le NAS précédemment testé, nous étions sur du Western Digital Red. Pour ce modèle nous avons 4 HDD de 2 To. Les disques ne sont pas montés sur silentblocs ce qui va augmenter les nuisances sonores.

Mise en marche et installation

Comme il y a un port VGA, des USB et que c’est un Windows Server on pense pouvoir utiliser ce NAS comme petit serveur en le branchant tout simplement. Non ! Buffalo nous informe de la procédure de démarrage en téléchargeant et en installant leur logiciel Buffalo NAS Navigator 2. Comme je suis bête et discipliné, j’ai lu le manuel et suivi leur procédure. Il est indiqué que l’on peut brancher un écran uniquement pour vérifier l’installation des mises à jour Windows qui peuvent prendre plusieurs heures. Après avoir lancé leur logiciel, celui-ci permet tout simplement de faire une connexion en bureau distant (un mstsc pour les intimes). Mais je ne vous ai pas tout dis, je suis aussi curieux alors j’ai branché un écran et clavier / souris sur le NAS et cela ne change rien. On peut tout faire sur le NAS directement sans passer par leur logiciel. L’inconvénient, c’est que la carte graphique ne doit pas avoir de driver. Nous avons une grande résolution comparée à la prise en main à distance, mais cela peut dépanner pour faire les premiers paramétrages réseau par exemple.

Application

De ce côté, Buffalo a bien fait les choses. On retrouve 7 applications pour bien gérer son NAS. Les ingénieurs ne se sont pas contentés de mettre simplement un Windows Server. Le Dashboard nous permet d’avoir toutes les infos sur le NAS, mais aussi sur différents statuts du système comme l’état des disques durs, la température, la vitesse du ventilateur, l’état des connexions réseau…
On trouve un utilitaire pour créer nos différents type de Raid avec une petite illustration suivant notre choix afin d’expliquer le mode.
Deux logiciels pour la gestion des réplications, un utilitaire nommé Display Setting qui permet de personnaliser l’afficheur LCD et enfin de quoi configurer les notifications par mail.

Windows storage server 2016 est une version à part et plutôt prévue pour les constructeurs de NAS. Cela influe sur les rôles possibles qui restent limités.

Performances

Débits et transferts

Je vous rappelle brièvement le protocole de test utilisé sur Cachem pour les NAS. Il permet d’obtenir des résultats fiables et surtout de les comparer avec les autres. 3 logiciels de mesure sont utilisés sous Windows. De plus, des transferts de fichiers de tailles différentes sont exécutés dans les 2 sens (NAS vers ordinateurs et ordinateurs vers NAS) :

  • Fichiers de petite taille : 160 fichiers avec une taille de 2 Ko à 5 Mo (PHP, MP3 et Photos) ;
  • Fichiers de taille moyenne :  14 fichiers de 12 à 350 Mo (DivX, RAW, Zip) ;
  • Fichiers volumineux : 17 fichiers ayant une taille comprise entre 4 et 10 Go (MKV, ISO).

À la suite des tests, une moyenne des transferts en Mega-Octet par seconde (Mo/sec) est calculée et mise dans un graphique (plus le nombre est important, plus le NAS est rapide). Pour ce test, le NAS est connecté sur le seul port RJ45 en 10Gbit/s et la version de Windows Storage Server est à jour ainsi que le firmware en version 3.0, les disques durs sont en volume Raid0. Afin de pouvoir atteindre les débits max, il nous faut aussi un PC client qui suit voici la config :

  • Processeur Intel i7 6700K @ 4.28Ghz
  • Mémoire DDR4 Corsair Vengeance  2 x 8 Go 3000 MHz CAS 15
  • Carte mère Gigabyte GA-Z170X-Ultra Gaming
  • SSD Samsung Serie 960 EVO M.2 PCIe NVMe – 250 Go
  • Carte réseau Aquantia 10Gbit/s (Driver à jour)
  • OS Windows 10 Pro à jour

Voici un test de mon SSD NVMe afin de donner une idée du débit possible en 10Gbit/s, seule la partie écriture pourra nous brider si le NAS atteint le débit de mon SSD.

Pour les tests j’ai paramétré les réglages d’alimentation sur Performances élevées, que cela change-t-il ? En mode Utilisation normale le CPU est bridé quand il n’est pas sollicité et monte en puissance selon la charge. Lors de mes tests, j’ai remarqué que les résultats étaient bien meilleurs avec le mode élevé en effet avec ce paramètre votre CPU est à sa fréquence max. Ici, il passe en mode turbo soit 2.16GHz. Le but de ce réglage est de faire des économies d’énergie, personnellement sur tous mes PC je passe l’état minimal du CPU à 100% et je le ressens.

Pour ce premier test de débit on est encore loin d’atteindre le débit max du réseau 10Gbit/s, mais ce qui est le plus alarmant c’est le faible débit sur les gros fichiers. Suite à ce résultat j’ai refait plusieurs fois les tests pour être sûr, mais la moyenne reste la même.

Et le chiffrement ?

Comme d’habitude sur Cachem, nous faisons des tests de débit avec le chiffrement activé pour comparer les performances. Sous Windows Storage Server, il faudrait activer Bitlocker. Mais cela ne sera pas possible pour ce NAS. En effet, Bitlocker ne fonctionne pas sur les systèmes Raid logiciel. C’est pour cela que ma partition D: n’est pas visible lors de l’activation.

Consommation électrique et nuisance sonore

Une fois le NAS mis en marche, on entend un léger bruit de ventilation sur lequel je vais revenir plus bas. La rotation des disques durs Seagate est presque inaudible même quand les têtes travaillent. Un point négatif est un sifflement désagréable de l’alimentation et ce, NAS éteint ou en marche c’était aussi le cas sur le test d’un autre modèle de chez Buffalo le TeraStation 5210DN. Les alimentations sont sûrement identiques quand on voit la conception des 2 boîtiers. Pour la consommation testée avec un wattmètre au repos, il consomme 35W. Lors de la copie de fichiers qui sollicite les 4 HDD et réseau connecté en 10Gbit/s , on monte à 42W.
Côté ventilation au démarrage on est bien, l’unique ventilateur tourne à 1300trs/min à ce niveau je lui donne un 10/10 en terme de bruit. Après quelques minutes et le CPU à 40°C, celui-ci passe à 2600trs/min ! Et la plus possible de l’avoir à côté de nous ou même dans une pièce voisine. De plus il reste constamment à cette vitesse même si le CPU n’est pas en charge. Il maintient cette vitesse. Je précise que cela se produit aussi en mode utilisation « normale » avec le CPU bridé.

Et si on allait plus loin !

Oui, nous sommes sous un NAS avec Windows. Cela ouvre des portes pour faire bien plus qu’un serveur de stockage. Windows Storage Server, bien que limité dans l’ajout de fonctionnalités, j’ai pu installer le serveur web IIS qui vous permettra d’héberger un site intranet pour une entreprise ou un site internet.
J’ai aussi testé l’installation de quelques applications couramment utilisées sur les NAS plutôt destinées à une utilisation à la maison comme Plex, aucun problème pour l’installation. Après je n’ai pas poussé mon test plus loin pour voir si le CPU tient le coup lors d’un besoin de transcodage, mais comparé à des CPU ARM ou des Celeron que l’on retrouve dans des NAS, je pense que le CPU Atom s’en sortira mieux.

Installation de Domotics se passe bien aussi, mais j’ai dû désactiver l’antivirus Windows Defender car lors du téléchargement il devait modifier le .exe et l’installation ne se lançait pas. Bien sûr pour que tout fonctionne il faut installer un RFXLink ou un RFXcom, ici j’ai installé le RFXLink le driver de l’Arduino Mega 2560 c’est aussi bien installé.

Conclusion

De la RAM de qualité, un bon CPU, de bons disques durs et un OS Windows Server en fait un bon NAS le fait de pouvoir tout paramétrer, ajouter ses propres applications le rend très polyvalent. Ce type de NAS est tout de même prévu pour les petites entreprises qui souhaitent investir dans une unité de sauvegarde à la fois compacte et puissante avec son port 10Gbit/s qui permettra d’avoir plusieurs connexions sans ralentissement. Il trouvera aussi sa place chez un particulier ayant besoin de puissance, mais attention à son emplacement dû au bruit qu’il émet. Je regrette que l’on retrouve toujours ce problème d’alimentation qui siffle cela n’est apparemment pas un problème isolé. Il est facile de constater le défaut. Ensuite, la ventilation n’a pas forcément besoin de tourner autant pour maintenir le CPU à 40°. Enfin, le manque d’un port USB en façade est vraiment dommage. La prise en main est facile comme il s’agit d’un Windows, on trouve facilement ce que l’on veut faire.