Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir un produit du fabricant GL.iNet. Il s’agit d’un mini routeur WiFi très complet : le GL-MT3000 (Beryl AX). Comme nous allons le découvrir ensemble, ce boitier cache de nombreux atouts, notamment ses dimensions, son poids, le Wi-Fi 6, le multi-Gig… et son prix. En effet, il faut bien l’avouer, le tarif annoncé de 82€ nous a plus que surpris au regard des caractéristiques techniques. Mais que vaut réellement ce boitier ? Quel système est embarqué à l’intérieur ? Comment se déroulent les mises à jour ? Combien d’appareils peuvent s’y connecter ? Quelle couverture de mon domicile peut couvrir ce boitier ? Nous allons répondre à toutes ces questions et même plus…
Test GL-MT3000 (Beryl AX)
Quand on parle de routeur WiFi, les marques qui nous viennent à l’esprit sont généralement Netgear, TP-Link, Asus, Linksys ou encore Synology et QNAP. Récemment, nous avons découvert le fabricant GL.iNet et nous vous proposons de découvrir le routeur Wi-Fi 6 : le GL-MT3000.
Contenu de la boîte
Nous commençons par le contenu de la boîte de ce routeur :
- Le GL-MT3000 en lui-même ;
- Un câble réseau RJ45 plat de Cat.6 ;
- Une alimentation externe USB-C et ses adaptateurs (pour le voyage) ;
- Un guide de démarrage rapide en anglais.
Rien de plus, rien de moins… On apprécie les différents adaptateurs fournis : EU, US et UK. GL.iNet présente son boitier comme un routeur de voyage, il est donc logique d’avoir ces 3 adaptateurs. Mais vous allez rapidement voir qu’il possède d’autres atouts pour le voyage.
Construction du GL-MT3000 et aspect extérieur
Le boîtier est vraiment petit et très léger. Il tient dans la main, ce qui le rend facile à transporter dans un sac ou une valise. Ses dimensions sont les suivantes 120 x 83 x 34mm et il affiche 196g sur la balance. Pour les matériaux, nous sommes ici sur un plastique dur de couleur grise. Il est équipé de 2 petites antennes de part et d’autre du boitier qui peuvent se déplier avec un mouvement jusqu’à 180°.
A l’avant, il n’y a qu’une diode de statut dont nous reparlerons un peu plus loin. Lorsqu’elle clignote bleue, cela signifie que le routeur n’est pas connecté à Internet. Quand la diode est fixe et blanche, la connexion est correctement établie.
A l’arrière, le GL-MT3000 dispose d’une prise USB-C pour l’alimentation, d’une prise réseau 2,5 Gb/s WAN, d’une prise réseau 1 Gb/s LAN et enfin d’une prise USB 3.0. Sur le côté gauche, on retrouve 2 boutons : un bouton de réinitialisation (reset) et un bouton latéral droite/gauche paramétrable (nous en reparlerons un peu plus loin).
Le routeur est doté de grilles d’aération sur le dessous et sur les côtés (visibles lorsque les antennes sont dépliées). Quatre petits patins en caoutchouc antidérapants sont présents sur le dessous.
Intérieur du GL-MT3000
Le routeur GL-MT3000 est construit autour d’un processeur MediaTek Dual Core MT7981B cadencé à 1,3 GHz et 512 Mo de RAM DDR4. Il embarque 256 Mo de stockage pour le système. Le boitier est équipé d’un petit ventilateur à l’intérieur, mais ce dernier n’a jamais eu besoin de fonctionner pendant nos tests.
Pour la partie réseau sans-fil, le GL-MT3000 supporte les protocoles normes IEEE 802.11a/b/g/n/ac/ax. Cela veut dire qu’il est compatible avec tous les standards Wi-Fi jusqu’au Wi-Fi 6 et qu’il exploite les bandes de fréquences 2,4 GHz et 5 GHz. A noter que le routeur sait gérer le DFS (Dynamic Frequency Selection) et le WPA3 pour plus de sécurité. Le fabricant annonce que le boitier serait à même de gérer jusqu’à 70 appareils connectés simultanément.
GL.iNet et OpenWRT
GL.iNet propose une interface très facile à prendre en main, qui conviendra à la majorité des utilisateurs (novices ou expérimentés). Le fabricant s’appuie sur OpenWRT et offre une interface d’administration maison très bien conçue. Cependant, les plus Geeks seront ravis de savoir que le fabricant propose également d’utiliser l’interface native d’OpenWRT : LuCI.
OpenWrt, quésaco ?
Pour ceux qui ne connaissent pas OpenWrt, il s’agit d’un système d’exploitation basé sur Linux, conçu spécifiquement pour les routeurs et autres dispositifs embarqués. OpenWrt existe depuis début 2004. Il offre une grande flexibilité et une personnalisation poussée grâce à sa vaste bibliothèque de paquets logiciels. Contrairement aux firmwares propriétaires, OpenWRT est régulièrement mis à jour par une communauté active, garantissant une sécurité accrue et des fonctionnalités à jour.
Il est important de noter qu’il est facile de migrer les produits GL.iNet vers une version originale d’OpenWRT (et vice-versa). Pour ceux qui seraient réticents, quelle que soit leur raison, à utiliser la version de GL.iNet, c’est déjà une bonne nouvelle. Ensuite, OpenWrt existe depuis 20 ans et est régulièrement mis à jour. Si un jour GL.iNet devait ne plus mettre à jour ses produits, il serait alors facile de continuer à les utiliser avec version originale d’OpenWRT.
GL.iNet propose une version de 30 mars 2024 appelée 4.5.16, basé sur OpenWrt 21.02 (noyau 5.4.211). C’est un peu ancien et une version 4.6.0 est disponible en Bêta depuis fin mai. Le logiciel interne (firmware) original OpenWrt est mise à disposition sur le site GL.iNet, mais aussi sur le site officiel OpenWRT. Pour nos tests, nous sommes resté sur la version officielle de GL.iNet. Pour information, le système occupe 91 Mo sur les 256 Mo disponible.
Découverte
Pour accéder au routeur lors de son premier démarrage, vous pouvez utiliser un câble réseau branché sur le port LAN ou passer par le Wi-Fi. Vous aurez le choix entre 2 réseaux (2,4 et 5 GHz) dont le nom du SSID commence par « GL-MT3000 ». Le nom du réseau Wi-Fi 5 GHz se termine par « 5G ». Le code des Wi-Fi se trouve sur l’étiquette sous le boitier.
Démarrage
Au premier démarrage, rendez-vous à l’adresse 192.168.8.1. Un page devrait s’ouvrir et vous demander de choisir la langue. Malheureusement, comme pour le guide de démarrage rapide (papier), le français n’est pas disponible.
Nous avons choisi le mode répéteur pour ce lancement. GL-MT3000 détecte bien tous les réseaux Wi-Fi environnants et se connecte à notre point d’accès principal. Après quelques minutes, le système nous notifie qu’une mise à jour du logiciel interne (firmware) est disponible.
L’interface est relativement simple et pourtant très complète. Dans l’entête, vous retrouvez à droite les boutons d’aide, de redémarrage, de déconnexion, de choix des couleurs de l’interface et de sélection de la langue.
Note importante : Après le test complet (celui que vous lisez actuellement), nous avons installé la version 4.6.0 Bêta du logiciel interne. Cette prochaine mise à jour permet d’installer le français (de supprimer les langues inutiles) et de profiter d’une interface entièrement traduite. Voir une capture d’écran en suivant ce lien…
Lorsque vous vous connectez, vous arrivez sur le menu de gauche Internet, où vous retrouverez tout ce qui est lié à votre connexion. En haut, on retrouve au centre un schéma des connexions à gauche (Ethernet, Répéteur, Tethering et cellulaire 4G/5G) et à droite les connexion WAN et LAN. Juste en dessous du schéma, nous avons les services activés ou non : AdGuard, IPv6, VPN et Tor. Enfin, légèrement en dessous, les Wi-Fi principaux (5 GHz et 2,4 GHz), ainsi que les Wi-Fi invités. Plus bas, vous trouverez le détail des informations de connexion
Nous n’allons pas détailler chacun des menus en profondeur, mais voici en synthèse les éléments importants :
- Menu Wireless (réseau sans-fil) : vous pouvez personnaliser les réseaux Wi-Fi du routeur (activation/désactivation, nom du SSID, mot de passe, force du signal, etc.), ainsi que le réseau Wi-Fi invité.
- Menu Clients (Mes équipements) : vous visualisez la liste des appareils connectés à votre routeur (actuels ou passés) et il est possible de les bloquer.
- Menu VPN : vous avez un tableau de bord pour gérer rapidement vos différentes connexions (client/serveur). Par défaut, vous avez du WireGuard et de l’OpenVPN dans les 2 sens. Les fournisseurs de service VPN préinstallés sont NordVPN, AzireVPN et Mullvad. Il est bien sûr possible d’installer et de configurer d’autres services, la liste de compatibilité est assez longue (ProtonVPN, CyberGhost, Surfshark…) voire aucune limite. La liste complète est accessible à cette adresse. Il sera également possible d’accéder au VPN privé de votre domicile ou de votre entreprise. C’est également ici que vous aurez l’option « Block Non-VPN Traffic » qui interdit aux périphériques connectés d’aller sur Internet sans service VPN actif. Enfin, c’est aussi par ce menu que vous pourrez activer le service Tor.
- Menu Applications : vous pourrez ajouter des fonctionnalités complémentaires à votre routeur. Il y a plus de 9400 applications/scripts disponibles. Cependant, il faut garder en tête que l’espace de stockage est limité, tout comme la RAM. On y trouve ensuite DDNS de GL.iNet, GoodCloud permet la gestion d’un parc de routeurs GL.iNet, Network Storage pour accéder au disque dur externe ou la clé USB connectée au routeur à travers les protocoles SMB, WebDAV et DLNA. Vous pouvez gérer les utilisateurs et les accès au support externe. AdGuard Home pour le blocage des publicités est préinstallé, mais non actif par défaut. Parental Control permet de faire un contrôle parental par profil et périphériques connectés (nécessite la désactivation de l’accélération réseau). ZeroTier créé un réseau virtuel peer to peer accessible depuis n’importe où. Enfin Tailscale facilite la création d’un réseau privé accessible à distance.
- Menu Network (réseau) : vous arrivez directement sur Firewall qui permet de faire de l’ouverture, de la redirection de port et la gestion d’une DMZ. Le Multi-WAN permet de gérer les différentes connexions Internet (s’il y en a plus d’une) avec du Failover et du Load Balance. LAN permet la gestion du réseau local (derrière le routeur) comme le serveur DHCP intégré, les adresses IP, les réservations, etc. Guest Network permet de gérer le réseau invité, avec possibilité de l’isoler du réseau principal. DNS permet de personnaliser ses réglages finement. Network Mode permet de changer le fonctionnement de l’appareil : répéteur, point d’accès, routeur et WDS. IPv6 permet d’activer l’IPv6. MAC Address offre la possibilité de cloner ou changer manuellement sa MAC Address, ce qui peut être utile pour certains Wi-Fi d’entreprise ou dans les hôtels 😉 Drop-in Gateway permet de traiter le trafic provenant des clients de l’ensemble de votre réseau (même si le boitier n’est pas le routeur principal). IGMP Snooping permet d’optimiser le fonctionnement des trames en multidiffusion. Network Acceleration est activé par défaut, il réduit la charge du processeur et accélère la transmission des paquets sur le réseau. Enfin NAT Settings offre des options pour réduire la latence dans les jeux et les problèmes de plusieurs NAT (notamment pour les appels VoIP).
- Menu System (Système) : tout d’abord, il offre une Overview (vue d’ensemble) de fonctionnement du routeur (charge processeur, utilisation de la RAM, occupation de l’espace de stockage interne + externe si un périphérique est branché et la possibilité d’éteindre la diode). Upgrade permet de mettre à jour le boitier (depuis Internet ou manuellement). Scheduled Tasks offre plusieurs options de programmation : activation/désactivation de la diode, planification de redémarrage du routeur et des différents Wi-Fi (oui, on peut couper les réseaux Wi-Fi). Time Zone offre la possibilité de régler le fuseau horaire. Toggle Button Settings permet de personnaliser le bouton latéral pour activer/désactiver un service (VPN client, AdGuard, Tor…). Log offre la possibilité de consulter les journaux (System, kernel, Crash, Cloud et Nginx) avec la possibilité de les exporter. Security permet de gérer le mot de passe administrateur, les ports d’accès à l’interface d’administration et ceux pour l’accès en SSH, ainsi que de contrôler les accès à distance. Enfin, nous terminons avec Reset Firmware qui permet de restaurer (mode usine) le boitier et Advanced Settings qui offre la possibilité d’accéder à l’interface d’administration OpenWRT native.
Voilà, nous avons passé en revue l’intégralité des fonctionnalités accessibles depuis l’interface d’administration proposée par GL.iNet pour son GL-MT3000. Cependant, voici 3 possibilités intéressantes que nous souhaitons détailler.
DDNS
Par défaut, le fabricant propose son service de Dynamic DNS (DDNS) maison, nommé glddns.com. Il facilite l’accès au routeur ou à votre réseau à distance. Cependant, si vous ne souhaitez pas utiliser les services de GL.iNet, sachez qu’il existe une dizaine de scripts disponibles depuis le menu Applications : NoIP, FreeDNS, Cloudflare, Gandi… Il est également possible d’utiliser d’autres services à travers des scripts génériques permettant d’accéder aux services DDNS d’OVH, DuckDNS, easyDNS, etc.
Tethering
Nous branchons un téléphone en USB sur le routeur, dans notre cas un iPhone. Ce dernier se réveille (se met en charge) et demande si on voulons faire confiance à cet ordinateur. Après avoir validé l’autorisation, nous retournons sur l’interface d’administration de GL.iNet et activons le mode Tethering (partage de connexion 4G/5G du téléphone par câble USB). L’iPhone lance immédiatement le partage de connexion, sans intervention de notre part et il est possible d’en profiter en Wi-Fi ou en filaire avec un câble RJ45.
2 LAN et 0 WAN
Lorsque le GL-MT3000 est en mode répéteur, en Tethering avec un téléphone ou encore une clé 3G/4G/5G, il est possible d’utiliser le port réseau LAN (réseau local) pour connecter un ordinateur. Par défaut, le port WAN ne peut être utilisé en mode LAN. Toutefois, depuis l’interface d’administration, il est possible de transformer le port WAN en port LAN et ainsi brancher 2 ordinateurs sur le GL-MT3000 sans accessoire complémentaire. Pour le repasser en mode natif WAN, vous pourrez (re)passer par l’interface d’administration ou appuyer 4 secondes sur le bouton Reset sur le côté du routeur.
VPN
Nous avons testé 2 configurations VPN différentes : une privé et une autre d’un acteur connu. La connexion privée utilisait WireGuard, nous avons saisi notre configuration : aucun souci constaté. Pour l’acteur de VPN grand public bien connu, nous avons utilisé une configuration OpenVPN, puis WireGuard par envoi de fichiers de configuration. Les 2 configurations ont fonctionné sans aucun souci.
C’est un sans faute de ce côté également.
Couverture réseau et performances Wi-Fi
Nous avons installé le routeur Wi-Fi au centre de notre appartement. Ce dernier a été relié à un switch 10 Gb/s afin d’exploiter au maximum des débits (voir ci-dessous). Notre point d’accès de comparaison est l’UniFi U6 Long-Range. Nous avons bien conscience qu’il ne s’agit pas de la même catégorie de produit.
Débits théoriques affichés |
Débits constatés avec iPerf3 |
|
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Première série (1 mètre) |
2,4 GHz : 230 Mb/s 5 GHz : 1200 Mb/s |
2,4 GHz : 130 Mb/s 5 GHz : 760 Mb/s |
Deuxième série (3 mètres + 1 cloison) |
2,4 GHz : 229 Mb/s 5 GHz : 960 Mb/s |
2,4 GHz : 90 Mb/s 5 GHz : 557 Mb/s |
Troisième série (6 mètres + 2 cloisons) |
2,4 GHz : 172 Mb/s 5 GHz : 720 Mb/s |
2,4 GHz : 42 Mb/s 5 GHz : 290 Mb/s |
Quatrième série (8 mètres + 1 mur porteur) |
2,4 GHz : 103 Mb/s 5 GHz : 646 Mb/s |
2,4 GHz : 15 Mb/s 5 GHz : 290 Mb/s |
Pour la première série de tests, nous l’effectuons à une distance d’un mètre du routeur et sans obstacle. Si on lance un test rapport signal sur bruit (SNR), le Wi-Fi 2,4 GHz (ax) et Wi-Fi 5 GHz (ac/ax) affiche la même qualité… normal me direz-vous.
Pour la deuxième série de tests, nous nous sommes éloignés du routeur à une distance de 3 mètres avec une cloison. Les deux réseaux Wi-Fi ont un rapport SNR très proche également.
La troisième série de tests, le test rapport signal sur bruit (SNR) indique que le Wi-Fi 2,4 GHz (ax) offre une meilleure qualité. Le Wi-Fi 5 GHz affiche un SNR un moins bon, mais les débits sont meilleurs. Idem pour la quatrième série.
Notre avis sur les performances
Le signal est dans l’ensemble de bonne qualité. Le GL-MT3000 permet de profiter d’un réseau Wi-Fi 6 dans tout un logement de 80m². S’il reste en retrait par rapport à notre U6 Long-Range (ce dernier offrant de meilleurs débits dans l’ensemble), il n’a pas à rougir.
Batterie externe
Nous avons essayé de faire fonctionner le mini routeur avec une batterie externe Anker. Et surprise, le GL-MT3000 fonctionne correctement. Cela ouvre encore plus le champ des possibles pour tous ceux qui ont besoin de mobilité et d’une connectivité fiable en déplacement. Grâce à cette configuration, les professionnels en voyage et les nomades digitaux (amateurs de camping, par exemple) peuvent désormais bénéficier d’un réseau stable sans dépendre d’une prise électrique. En outre, cette solution permet de créer des points d’accès temporaires dans des environnements où l’alimentation électrique est limitée ou inexistante.
Consommation électrique et nuisance sonore
Bien qu’il soit présent, le ventilateur est resté en pause et n’a jamais tourné, rendant le routeur très silencieux. Renseignements pris, nous ne sommes pas les seuls dans cette situation… ce serait la norme. En utilisation normale, la consommation électrique du GL-MT3000 n’a jamais dépassé les 4W.