Prusa MK3S – Qualité et facilité

Il y a quelques mois, je partageais avec vous mes débuts dans l’impression 3D avec l’Alfawise U30 Pro. À la fin de l’article, j’émettais des doutes sur cette imprimante malgré la qualité des productions. Mais voilà, j’avais quand même beaucoup de difficultés sur la première couche. Il s’agit d’une étape importante dans l’impression 3D. Malgré plusieurs modifications, je n’en étais pas tout à fait satisfait. Je n’étais jamais serein lors du lancement d’une impression. J’ai donc revendu cette imprimante et après recherches, je suis passé sur une Prusa MK3s. Pourquoi cette imprimante ? Je vous en parlais à la fin de l’article précédent… Après avoir collecté de nombreuses informations sur cette marque, mais surtout sur le créateur, on ne peut que remarquer que ce dernier est très appliqué dans l’image de la marque, la qualité, la facilité des produits… et il s’agit d’une marque européenne.

Qui est Prusa ?

Prusa en quelques mots, c’est d’abord le créateur Josef Prusa. Il a commencé par fabriquer ses propres imprimantes et a utilisé le firmware Open source RepRap. Par la suite, il a créé la marque Prusa et celle-ci a pris rapidement de l’importance. Aujourd’hui, l’entreprise Prusa utilise environ 500 imprimantes MK3s pour fabriquer des MK3s. Oui, des imprimantes fabriquent d’autres imprimantes ! Mais ce n’est pas tout. Il y a bien sûr d’autres modèles et l’entreprise produit également du filament avec le Prusament. Une vidéo de présentation de Prusa vaut mieux qu’un long discours.

Prusa propose de nombreuses vidéos et articles sur leur blog avec des tutos. Un manuel sur l’impression 3D est également disponible (80 pages en français). Il facilite la compréhension du fonctionnement d’une imprimante, la manière de préparer et créer ses propres pièces. Le site de Prusa est en Français, leur blog et en cours de traduction pour être entièrement traduit afin de pouvoir bénéficier de tous les articles. Sachez également que des employés parlant le français sont également disponiblse en cas de besoin. Mais ce n’est pas tout, cette imprimante étant fabriquée à l’aide de pièces imprimées, en cas de mise à jour, Prusa fournit les fichiers pour imprimer vous-même les nouvelles pièces !

L’original MK3S

Caractéristiques techniques

  • Volume d’impression possible : 25 x 21 x 21 cm;
  • Vitesse d’impression : 200 mm/s;
  • Matériaux supportés : PLA, ABS, PET, HIPS, Flex PP, Ninjaflex, Laywood, Laybrick, Nylon, Bamboofill, Bronzefill, ASA, T-Glase, filaments enrichis en fibres de carbone, Polycarbonates…
  • Température max de la hotend/du plateau chauffant : 300 °C / 120 °C;
  • Pilote moteur: Trinamic extra silencieux;
  • Calibration de la position des axes X et Y sans capteurs;
  • Détection et rattrapage de couches décalées;
  • Détection et rattrapage de coupure de courant;
  • Extrudeur Bondtech;
  • Capteur de filament IR;
  • Ventilateur Noctua silencieux;
  • Sonde P.I.N.D.A. 2 avec thermistance;
  • Capteur de température ambiante de la pièce;
  • Carte SD de 16Go inclus;
  • Niveau de plateau automatique;
  • Consommation électrique : PLA : 80W / ABS : 120W.

Partout où il y a MK3s vous aurez devant « Original ». En effet, des copies de cette imprimante sont disponibles sur d’autres sites de vente en ligne. Sachez que Prusa distribue ses imprimantes uniquement sur son site.
Lors de l’achat de la MK3S, vous aurez 2 choix : version kit ou version montée. Il faudra débourser 769€ pour la version en kit et 999€ montée. La différence est bien justifiée, on reviendra sur le sujet. Je suis parti sur la version kit. Monter son imprimante a des avantages : cela permet de la connaître au millimètre près et de comprendre une panne par exemple. Bien sûr, tout le monde n’est pas forcément à l’aise avec cela. Faisant du modélisme depuis de nombreuses années, j’adore tout ce qui est en kit…

Qualité

Cette imprimante possède de nombreux atouts :

  • Double moteurs sur l’axe  Z : le fait d’avoir 2 moteurs permet à l’axe de monter parfaitement droit.
  • Direct Drive pour le filament : aucun tube PTFE pour passer le finalement donc pas de friction, moins de risque de panne, pas de problème de sous extrusion, car le filament arrive directement dans l’extrudeur.
  • Extrudeur Bondtech : Le filament est poussé par 2 roues crantées au lieu d’une seule. Il y a donc un meilleur entraînement du filament, mais aussi un fil moins marqué par les dents et donc meilleure qualité d’impression idéale pour imprimer avec du filament flexible.
  • Pas de nivellement de plateau : aucune molette de réglage. Grâce à la sonde P.I.N.D.A celle-ci mesure sur 9 points les irrégularités du plateau avant chaque impression, vous pouvez augmenter le nombre de palpations sur l’imprimante.
  • Bed magnétique : pas de spatule pour décoller les pièces imprimées, une fois terminé retirez la plaque pliez la légèrement, c’est décollé.
  • Hotend E3D V6 : Cette tête d’impression est de meilleure qualité que les MK8 ou 10, moins d’irrégularité de température ce qui permet d’imprimer tous les types de matières cités plus haut.
  • Silencieuse grâce au ventilateur de la marque mondialement connue Noctua.

Contenu de la boite

Un gros carton de 9kg arrive avec à l’intérieur plusieurs cartons : un premier avec les pièces plastiques, un deuxième contient les vis, outil, carte électronique… Un plat avec le plateau chauffant, un tube contenant les tiges d’acier et les gaines tressées, un carton avec les 4 moteurs, l’alimentation, un manuel de montage en Anglais (On reviendra sur le sujet), un guide sur l’impression 3D de Josef PRUSA en Français, une bobine de filament grise de 1kg et un paquet de bonbon Haribo 🙂

Dans le carton, on trouve également un ticket. Celui-ci indique que tous les équipements électriques sont OK. Avant tout envoi, l’intégralité du matériel a été contrôlée. Cela rassure côté qualité de l’imprimante. C’est la raison pour laquelle le sachet de la carte mère sera déjà ouvert.

Découverte des pièces

L’emballage des pièces est soigné, comme vous pouvez le voir pour les moteurs. Toujours concernant ces moteurs, pour améliorer encore la qualité d’impression Prusa monte directement les tiges hélicoïdales comme axe moteur pour le Z. Contrairement aux autres imprimantes qui possèdent un coupleur entre l’axe moteur et la tige.

La tête ED3D, comme indiqué c’est grâce à ce Hotend qu’elle peut imprimer autant de matériaux différents.

Côté ventilation pour le refroidissement du hotend, on trouve un ventilateur Noctua très silencieux. Pour le refroidissement de la sortie de la buse, c’est un ventilateur de type centrifuge qui reste très silencieux aussi. Pas d’autre ventilateur…

La sonde P.I.N.D.A permet de mesurer la distance entre le plateau et elle-même, pour avoir une première couche parfaite. Elle mesure ainsi à différents endroits du plateau 3 fois de suite sur un point et fait une moyenne. Vous pouvez augmenter le nombre de palpations, cela rallonge très peu le démarrage d’une impression, car elle le fait très rapidement. Elle capte aussi la température ambiante pour régulariser en cas de besoin. Pour le plateau, il est magnétique. Cela permet de retirer facilement et rapidement la feuille d’impression. Un léger pliage décollera vos impressions.

Lors de la commande, vous avez le choix encore une feuille PEI Lisse qui rend les impressions lisses pour la première couche. Elle convient pour les impressions en PLA, pour le PETG, le ASA ou l’ABS. Il faudra mettre de la colle en stick dessus, car leur forte adhérence abîmera le plateau lors du décollement des pièces. Pour ces matériaux, le mieux est d’utiliser le plateau texturé. Une fois terminées et refroidies, vos pièces se décollent toutes seules. Lors de la commande, je ne connaissais pas leurs différences et je ne pensais pas avoir besoin du texturé. Mais j’ai eu besoin d’imprimer en ASA, je l’ai donc commandé après. Je préfère assurer le coup au lieu d’abîmer mon bed PEI. Pour l’achat du bed texturé, il faut compter 34,99€. Je vous recommande grandement de le prendre sur la boutique Prusa.

Pour le côté des pièces plastique comme vous avez pu le voir dans la vidéo, c’est une ferme d’imprimante qui imprime tout sauf le support de bobine. Toutes les pièces oranges et noires sont imprimées en PETG afin d’être plus solides. Vous pouvez même télécharger toutes les pièces directement et gratuitement sur le site de Prusa en suivant ce lien. En cas de mise à jour, les pièces seront disponibles pour améliorer votre imprimante.

Pour l’alimentation, celle-ci se monte sur l’ossature. Elle délivre 24v. Un point positif, il n’y a aucun ventilateur ! Lors de son utilisation, elle chauffe très peu. Pour la carte mère, elle se nomme EINSY RAMBo avec les drivers Trinamic. Ces derniers permettent de rendre la MK3S silencieuse, détectent les sauts de pas moteur et les décalages de couches. Lors du montage, elle se trouve dans un boîtier bien aéré, mais là encore aucun ventilateur. Elle est aussi très compacte et affiche 10 x 8 cm.

Les accessoires

Avec l’imprimante, Prusa fournit également une aiguille pour déboucher votre buse (si cela arrive), un tube de graisse pour les roulements afin d’effectuer des maintenances, 2 tubes ptfe pour le hotend, une lingette d’alcool isopropylique pour nettoyer votre bed et un tube de colle en bâtonnet… mais pourquoi faire ? Ce dernier vous permettra d’imprimer du PETG ou de l’ASA sur la plaque lisse. Ces matériaux étant très accrocheurs, sans colle vous abîmerez votre plaque. Le fait d’ajouter une couche de colle limite ce contact. Personnellement comme indiqué plus haut, je préfère garder propre ma plaque lisse pour le PLA et passer sur la plaque texturée pour ces matériaux.

Montage

Pour le montage, les outils sont fournis. Les clés 6 pans sont de meilleure qualité que ma première imprimante, mais ayant des tournevis de qualité pour le modélisme je ne m’en suit presque pas servi. Chaque sachet est indiqué par un numéro pour bien suivre le montage. Il y a en plus un sachet avec un gros lot de vis en cas de manquement. Je n’en ai pas du tout eu besoin, il y avait tout ce qu’il faut dans les sachets.

Dans le kit, une page avec les dimensions des vis est fournie. Elles sont à l’échelle. Il est grandement recommandé de l’utiliser afin d’être sûr d’avoir préparé les bonnes vis pour l’étape de montage. Si on n’est pas habitué, on peut vite confondre une vis de 20 mm ou de 18 mm. Sur une pièce plastique 2 mm de trop, cela peut faire de la casse.

Pour le montage, je n’ai pas utilisé le manuel, car il était en anglais. Cela ne m’a pas dérangé, car avant d’acheter l’imprimante j’avais consulté le site en ligne et vu le manuel en français. Je vous recommande de l’utiliser, car vous aurez des photos en grande résolution et des commentaires d’autres utilisateurs sur des étapes, avec des conseils ou des petites astuces sympas pour aider le montage. Le guide du montage est disponible au lien suivant. Je n’ai pas trop fait de photo sur cette partie, car il n’y a clairement rien à dire sur l’assemblage tout se monte très bien. Dommage de ne pas avoir le manuel en papier en Français. La vidéo ci-dessous vous donne un aperçu du montage.

Pour le montage il faut compter entre 7 et 8 heures. Tout dépend si vous êtes à l’aise avec le bricolage et le suivi d’une notice. La partie la plus « compliquée » sera la tête d’impression. Je dis compliqué entre guillemets, car c’est surtout qu’elle est assez longue et qu’il faut bien tout lire et relire et regarder les photos à plusieurs reprises. Je vous recommande d’être bien concentré sur cette partie.

La Prusa MK3s en détail

Sur cette photo, on peut voir que tous les axes de l’imprimante sont montés sur des tubes lise, les différents chariots coulissent avec des roulements linéaires.

L’écran LCD est de 4 lignes. La navigation est assez rapide grâce au bouton juste à côté. L’affichage permet de faire beaucoup de choses sur l’imprimante. Elle permet également de contrôler les capteurs, la tension des courroies, de changer différents paramètres… L’écran regorge tellement de menus qu’un écran LCD tactile serait le bienvenu ! Il m’arrive de chercher longtemps avant de retrouver un réglage. Autant sur l’Alfawise, il ne servait à rien… Ici, il est bien utile. Juste au-dessus, on retrouve le bed magnétique. Il suffit de le prendre dans les angles pour le décoller. Pour le mettre en place attention les doigts, les aimants sont très puissants et vous pouvez vous pincer.

Pour la partie extrudeur, on trouve le système en direct drive, vous pouvez remarquer que le filament entre directement dans les roues crantées actionnées par le moteur. Les 2 seuls ventilateurs de l’imprimante sont ici, on a le Noctua pour le hotend et le centrifuge pour la sortie de la buse. De l’autre côté, on trouve la sonde P.I.N.D.A pour le nivellement qui intègre une sonde de température ambiante et on peut apercevoir les engrenages de l’extrudeur bondtech.

L’alimentation est montée au dos de l’imprimante. Elle fait la même largeur que la structure. Elle n’est donc pas visible de face. Son montage visé entre le montant vertical et horizontal permet de faire une jambe de force et de rigidifier la structure.

La carte mère se trouve sur l’autre montant. Celle-ci est montée dans un boîtier imprimé. Tout le câblage sera réuni dans cette boite. Côté extérieur, vous remarquerez un pré-découpage. C’est pour connecter un Raspberry Pi Zéro directement sur la carte pour utiliser Octoprint. Attention, il ne faudra pas faire de timelaps avec un Pi Zéro. Ce n’est pas recommandé sur le site d’Octoprint. Le mieux et d’utiliser un Raspberry Pi 3b+. Vous trouverez sur Thingiverse un boitier qui vous permet de l’intégrer avec la carte mère.

Premier démarrage et première impression

Au premier démarrage, un assistant se lance sur l’écran afin de vérifier dans un premier temps si tous les capteurs sont OK… mais aussi que les ventilateurs fonctionnent, que tous les moteurs sont OK. L’étape de vérification moteur peut faire peur. En effet, la MK3s ne possède aucun capteur de fin de course. Ce sont les moteurs eux même qui font la détection. C’est pourquoi lors de ce test, les moteurs vont aller taper plusieurs fois en buté sur les côtés des rails tubulaires.
L’étape suivante consiste à régler la hauteur de la buse par rapport au plateau. C’est important. A ce moment, on découvre la rapidité à laquelle la buse chauffe, mais aussi le plateau. Il ne faut que quelques secondes à ce dernier pour chauffer. Sur d’autres imprimantes chinoises, il vaut mieux éviter, car le fait de chauffer les 2 en même temps peut griller la carte mère. Cela prouve que Prusa peut faire confiance à la carte. En un peu plus d’une minute votre imprimante est prête pour du PLA. Pour l’ASA, c’est plus long, car le plateau doit monter à 105°c.
Une fois le tout chauffé, l’imprimante va vous faire des zigzag. Durant ce processus, tournez la molette pour faire descendre la buse. Il vous faudra faire plusieurs tours, car chaque cran fait descendre la buse de 0.3µ. À la fin de ce test, un carré est imprimé. Décollez le du plateau et regardez si les lignes ne possèdent pas de jour entre elles. Si c’est le cas recommencez et descendez encore la buse. Vous trouverez toutes les infos sur cette étape au lien suivant sur la base de connaissance de Prusa.

Lors de cette première impression, on se rend compte du peu de bruit que fait cette imprimante. Si vous entendez du bruit, ça ne vient pas de la Prusa, mais, mais de là où vous l’avez posé. Sur un bureau par exemple, les vibrations raisonneront dans le bois. Il y a une technique toute simple, acheter une dalle béton et poser l’imprimante dessus.

Impression du bateau de test

Une fois que tout est bon, on est prêt pour lancer la première impression. Pour le test, je vais utiliser la bobine de filament gris de 1 Kg livrée avec l’imprimante. Ce n’est pas du Prusament, mais il reste de très bonne qualité.

Comme avec l’Alfawise, on va lancer le fameux Benchy3D. Pour rappel, c’est un petit bateau qui permet de tester les différentes difficultés d’une imprimante. Si vous voulez comparer des imprimantes, c’est l’objet à imprimer. Il est en général présent sur toutes les cartes SD des imprimantes. Avec la MK3s, il m’aura fallu 2h pour l’imprimer contre 2h50 avec l’Alfawise. Déjà, cela démontre la différence de rapidité entre les 2 machines. Oui, mais la qualité ? La qualité est bien là ! Les images parlent d’elles mêmes. En noir, à gauche, le bateau imprimé avec l’Alfawise et du filament Dailyfil à 200°. En gris, à droite, celui de la Prusa imprimé avec le filament livré avec la mk3s à 215°.

Sur les photos suivantes, on peut voir que la MK3s s’en sort beaucoup mieux pour les impressions dans le vide, notamment au niveau de la grande fenêtre. Elle est aussi plus précise sur les ronds devant le bateau.

La bateau de la MK3s donne moins l’effet de plastique fondu et ce n’est pas une question de température, car le noir est imprimé à 200° contre 215° pour le gris. Les défauts des lignes sur le bateau gris ne sont pas aussi visibles. Ici l’orientation de la lumière, qui vient du dessus, fait ressortir d’avantage les couches imprimées et il faut se dire que ce bateau ne fait que 5 cm en taille réelle.

Prusa slicer

Prusa possède son propre logiciel de découpage. Prusaslicer est issu du projet open source Slic3r. L’avantage d’utiliser celui-ci, c’est que les profils de votre imprimante sont paramétrés selon Prusa afin de donner le meilleur résultat à vos impressions. Il permet aussi de faire du changement de couleur par couche sans le MMU2. L’imprimante se met en pause à la couche souhaitée et vous indique de changer le filament. J’ai donc testé ça dès mon 2ème print avec un bateau. Le point faible de Prusaslicer, c’est au niveau des supports comparé à Cura. En effet, il y a parfois des grands espaces entre eux ce qui créé des ponts avec un résultat moyen. Ils sont aussi très difficiles à retirer. Personnellement pour une impression sans support, je l’utilise, mais quand il y a des supports je passe sur Cura. Là encore, Prusa est à l’écoute de ses utilisateurs, car sur leur site au lien suivant vous trouverez un tuto pour importer sur Cura les profils d’imprimantes et filaments créés par Prusa.

Les autres impressions…

L’impression du second bateau m’a clairement fait justifier le prix de cette imprimante, je n’ai eu aucun défaut ! La première couche se fait sans problème, plus besoin de la contrôler. Ça colle direct au PEI lisse. Les surfaces sont bien lisses et elle travaille vite. Sur la photo suivante (certes de qualité moyenne) la surface est parfaite. Pour le filament orange et gris, c’est le PLA Basic vendu par Prusa.

Voici notre joli bateau terminé.

Pour la première couche, il y a un peu de jour entre les lignes, j’ai depuis descendu d’avantage mon axe Z.

J’ai ensuite imprimé un pilote pour une voiture radio-commandée, un dock pour monter 6 disques durs de 2,5 pouces dans un emplacement 5 1/4 de PC, une flexi tortue, un flexi homard, un boîtier pour un écran 7 pouces pour Raspberry Pi (article à venir), un boîtier modélisé maison pour une carte mère Pfsense, ce dernier est imprimé en couche de 0.30mm : la qualité reste correcte. Je n’ai rencontré aucun problème avec tous les objets que j’ai imprimé.

Ma plus grande et plus longue pièce imprimée, c’est ce boîtier. Je vous en parlais dans cet article, il m’a fallu 17 heures. Cette pièce est longue, car c’est uniquement des parois et pour avoir une qualité visuelle propre, elles sont imprimés à 35mm/s contre 60mm/s pour le reste. Elle n’utilise que 146gr de PLA. Avec sa grande surface, l’impression est longue. J’ai eu du warping sur les 4 coins. Je ferai un article sur le projet prochainement.

Et les autres matériaux ?

Comme indiqué au début, cette imprimante est capable d’imprimer avec de nombreux matériaux. J’ai eu besoin de réaliser des chapeaux pour des poteaux en extérieur, le mieux est donc l’ABS ou l’ASA pour résister aux intempéries. L’ASA étant plus facile à imprimer, je suis parti sur ce type pour ma réalisation. Afin de tester au maximum l’imprimante lors de mon achat, j’ai pris du Prusament ASA. Le filament est de bonne qualité, l’enroulement est parfait. Un QRCode sur la boite vous renvoie vers un graphique avec la variation de largeur de votre filament, voici ma bobine de ASA en détails.

Pour ces matériaux, il est fortement recommandé d’imprimer dans un caisson pour limiter les variations de température, les courants d’air et pour les odeurs surtout pour l’ABS.
J’ai donc pris le risque et j’ai imprimé mes 7 chapeaux sans caisson. Ils ne sont pas tous identiques, et malgré cela, ils ont tous un défaut de décalage de couche au niveau d’un trou pour le montage. Je n’ai pas trouvé la raison à cela. J’ai imprimé avec une buse de 0.6mm, n’ayant pas besoin de qualité pour cette pièce, les premières sont par couche de 0.35 puis j’ai ensuite testé en 0.30. Hormis le défaut, aucun problème au niveau impression. Bien sûr, pour imprimer de l’ABS ou de l’ASA, je vous recommande de le faire avec la plaque texturée sinon la forte adhérence abîmera votre plaque lisse PEI.

Comme indiqué, j’ai pris le risque de faire ces impressions sans caisson. Le risque majeur en ASA et ABS c’est d’avoir une Warping (déformation). C’est dû à la variation thermique de la pièce. Elle se décolle légèrement du plateau et fait un arrondi. J’ai eu la déformation au même endroit pour les 7 pièces, certainement dû au côté de l’imprimante qui n’est pas fermé. De l’autre côté, il y a un meuble et au fond un mur donc moins sujet aux variations.

Prusa fait aussi du PETG. Les pièces réalisées sont plus solides et c’est plus facile à imprimer que l’ASA. Ce matériel est entre le PLA et l’ASA au niveau difficulté. Je n’ai pour le moment pas encore eu le besoin de l’utiliser.

Des défauts ?

Je me suis rendu compte peu de temps après le montage que le chargement automatique de mon filament ne fonctionnait pas. C’est dû au capteur de filament qui restait en position 1 même quand il n’y avait pas de filament. L’avantage de cette imprimante c’est que l’écran vous donne beaucoup d’informations. L’état du capteur est donc vite vérifiable. Capteur démonté, il passe bien à 0 donc celui fonctionne bien. Après avoir contacté Prusa, il s’avère que le problème peut arriver et ils ont prévu une procédure en ligne pour régler cela. Il s’agit de la cage où se loge la bille. Une dimension légèrement différente fait que la bille ne se loge pas correctement et laisse donc le capteur fermé. Pour ça, il faut faire une légère découpe sur une pièce. Tout est expliqué au lien suivant.
Sur les longues impressions, après quelques heures, j’ai l’extrudeur qui se met à grincer. C’est dû à la montée en température (assez élevée) du moteur. Le moteur arrive jusqu’à 50°C, l’axe moteur chauffant aussi ainsi que les pignons du bondtech. Sur le second axe, il y a un petit roulement cage à aiguille. Je pense que la température importante créée une dilatation et le roulement provoque ce bruit. En navigant sur des sites d’impression 3D, je suis tombé sur un conduit à imprimer et à monter sur le moteur avec l’ajout d’un ventilateur. Ce conduit est disponible ici, mais une version modifiée est aussi disponible ici. L’avantage du second, c’est qu’il sera tenu par une vis au lieu d’être collé. Vu que le moteur chauffe, je vous recommande de l’imprimer en PETG ou en ASA. Pour le ventilateur, j’ai pris exactement le même que celui du hotend le Noctua NF-A4x10 5v. J’ai passé le fil dans la gaine tressée et je l’ai connecté sur un +5v disponible sur la carte mère.

L’inconvénient, c’est que le ventilateur tourne dès l’allumage de l’imprimante, mais il ne fait vraiment pas beaucoup de bruit. D’autres se branchent sur le ventilo du hotend comme ça il démarre en même temps lors de la montée en température, mais ce montage est difficile à réaliser. J’ai volontairement monté le ventilateur dans le sens inverse des photos des sites. Je préfère que le ventilateur aspire et extrait l’air chaud vers le haut au lieu de le pousser vers le bas et sur la pièce en cours d’impression. Le résultat ? Un moteur qui ne dépasse pas les 20° et sur une impression de 7h. Je n’ai plus le bruit de grincement, mais j’ai de nouveau eu le problème après 7h d’impression en PLA. Ce problème est apparemment connu des utilisateurs. Autant le dire, je ne comptais pas modifier cette imprimante pour moi… elle fonctionne sans rien changer, j’ai tout de même voulu tester ce montage. Cela dit le moteur chauffe beaucoup moins et je pense que c’est mieux. Je vais donc essayer de trouver d’où cela peut venir, car c’est assez bruyant.

Les options

Pour le moment, j’ai uniquement changé la buse par un Nozzle X. Elle est en acier donc moins d’usure sur les filaments abrasifs. Il y a un revêtement polyphobe qui la rend lisse et évite les dépôt de PLA. Celui-ci colle moins à la buse et provoque moins de traînées de matériaux et je n’ai plus besoin de la nettoyer.

Le MMu2 de chez Prusa permet d’imprimer jusqu’à 5 couleurs… Ici, ce n’est pas par couche, mais n’importe où sur votre impression. C’est un kit à monter sur votre imprimante, mais il faudra compter 299€.

Conclusion

Est-ce que cet imprimante vaut les 769€ ? C’est un grand OUI et c’est facilement justifiable quand on a possédé avant une imprimante chinoise à 250€ et que l’on utilise ensuite une Prusa qui ne demande qu’à imprimer sans rien faire sur celle-ci. Dans tous les composants, on voit le sérieux de la recherche technique afin d’avoir la meilleure qualité possible sur les équipements, mais aussi sur l’impression.

Rien que la carte mère, elle est petite, n’a besoin d’aucun système de ventilation. Les contrôleurs moteurs n’ont besoin de rien pour dissiper la chaleur, aucun dissipateur n’est ajouté. Niveau impression rien à faire, on lance son fichier on nettoie le peu de filament qui sort durant la chauffe de la buse et la première couche accroche directement. La durée du montage peut faire peur, mais non, tout se fait très bien si on lit bien toutes les consignes. Je vous recommande grandement de la survoler avant de la recevoir et ensuite utiliser celle en ligne pour le montage. Le fait d’avoir fait une première lecture va vous aider à mieux comprendre lors du montage. En parlant de montage, vous pouvez la commander montée pour 230€ de plus. Si vous n’êtes pas trop manuel, ce tarif vaut vraiment le montage. Votre imprimante arrivera monté, calibrée et testée.

Côté impression tout s’est bien imprimé et avec une bonne qualité. Elle est rapide et les temps d’impression sont presque égaux à mon ancienne. Mais attention, avec une Chinoise vous imprimerez en 0,20 mm alors que pour presque le même temps avec une Prusa MK3s vous serez en 0,15 mm : une meilleure qualité sur l’objet final. Je prends un réel plaisir à imprimer avec le MK3s, à chaque impression que je lance,  je sais que cela va bien se passer et que la première couche sera parfaite.

Côté filament, pas de problème avec le Dailyfil. A l’avenir, je pense passer que sur du Prusament. A savoir que lorsque vous avez une imprimante Prusa, vous avez automatiquement et pour tout le temps une réduction de 5% sur le filament.

Vous ne souhaitez pas mettre ce prix dans une imprimante 3D

Prusa possède d’autres imprimantes 3D et notamment la petite dernière la Prusa Mini. Avec une surface d’impression de 18 x 18 x 18 cm et en plus vous avez la qualité Prusa pour 379€. Victime de son succès, les délais de livraison peuvent être assez long. Côté vitesse, c’est la même que la MK3s. Toutes les infos au lien suivant. J’espère pouvoir vous faire un article sur celle-ci.