Le Synology DS1621+ est sorti mi-octobre 2020. Il s’agit d’un NAS doté de 6 emplacements pour disques durs. À l’intérieur, on retrouve un processeur AMD Ryzen V1500B, 4 Go de RAM en DDR4 (extensible) et 2 emplacements M.2 2280 pour le cache. Comme il dispose d’un emplacement PCIe également, nous avons fait le choix de lui ajouté une carte 10 Gbit/s (RJ45) pour nos tests. Alors, ce nouveau NAS est-il une révolution ? Réponses…
Test Synology DS1621+
Après avoir testé l’excellent DS1621xs+, c’est maintenant au tour du DS1621+. Si les boitiers partagent de nombreuses ressemblances, les prix et performances sont différents. Si le Synology DS1621+ ne propose pas de port Multi-Gig par défaut, nous vous recommandons de lui ajouter une carte Synology E10G18-T1 (170€) ou E10G18-T2 (avec 2* 10 Gbit/s). Il nous semble dommage de ne pas profiter pleinement des capacités de ce boitier sans le 10 Gbit/s.
Contenu de la boite
Commençons par le contenu de la boite, on retrouve :
- Le NAS DS1621+ ;
- 2 câbles réseau RJ45 Cat.5e ;
- Les vis de fixation pour disques durs 2,5 pouces ;
- Le câble d’alimentation ;
- Un jeu de clé pour verrouiller les racks ;
- Le guide de démarrage rapide.
Voila, c’est tout… et c’est déjà pas mal. Concernant la carte E10G18-T1, elle est livrée avec un second bracket afin de l’adapter à un autre châssis.
Construction
Extérieurement, le design n’évolue pas. Synology reste sur ses acquis. Le boitier est composé de plastique à l’avant uniquement. Le capot central et l’arrière sont en aluminium noir. Ses dimensions sont les suivantes 166 x 282 x 243 mm (H x L x P). Sur la balance, il affiche 5,1 kg à vide.
Le DS1621+ offre de 6 emplacements pour des disques 2,5 et 3,5 pouces. On peut aussi lui brancher 2 unités d’expansion DX517 pour ajouter 10 emplacements supplémentaires (soit 16 au total). Le NAS dispose aussi de 2 emplacements pour recevoir des SSD NVMe pour du cache en lecture et écriture. Cela permet d’accélérer les transferts et principalement les IOPS. Ils sont positionnés à gauche du premier rack, à l’intérieur (voir photo ci-dessous bas).
Côté connectique, le boitier offre 3 ports USB 3.0 (dont un en façade), 2 ports eSATA et 4 ports réseau 1 Gbit/s. Enfin, le NAS possède également un PCIe Gen3 x8 pour ajouter par exemple une carte d’interface réseau (10 Gbit/s dans notre test) ou pour ajouter d’autres SSD.
Intérieur du NAS
À l’intérieur, le Synology DS1621+ est construit autour d’un processeur AMD Ryzen (V1500B) Quad Core cadencé à 2,2 GHz. Ce processeur est bien plus efficace qu’un Atom ou Celeron que nous avons généralement. Ce dernier affiche un score CPU Benchmark de 6812 points. Le NAS est livré avec 4 Go de RAM DDR4 ECC. La mémoire est extensible jusqu’à 32 Go. Les modules compatibles sont les références D4ES01-4G, D4ES01-8G et D4ECSO-2666-16G. Nous avons testé l’installation de mémoire non ECC Crucial (références ici), ce n’a pas posé de souci 😉
Le DS1621+ devrait offrir de jolies performances dans les transferts en 10 Gbit/s, mais aussi dans le transcodage, le chiffrement et la virtualisation.
Installation des disques et SSD
L’installation des disques est simple chez Synology, pas besoin de tournevis sauf pour les disques 2,5 pouces. Pour les autres disques (3,5 pouces), c’est simple et rapide. Les racks sont toujours les mêmes, en plastique. On rappelle que ces derniers bénéficient de petits amortisseurs en plastiques souples sur les côtés pour limiter des vibrations disques et donc le bruit.
Nous avons installé pour nos tests : 3 disques Seagate IronWolf Pro en RAID 5 avec un cache SSD NVMe (lecture/écriture), 1 SSD WD Red en RAID 0 et 1 disques Seagate IronWolf Pro en SHR sans protection.
DSM et ses applications
Alors la version Beta de DSM 7.0 vient tout juste d’arriver, les nouveaux NAS disposent toujours de l’excellent DSM 6.2.3. Si vous ne connaissez pas DiskStation Manager (DSM), il s’agit d’un ensemble complet composé d’un système d’exploitation optimisé pour le stockage en réseau, de plusieurs applications ainsi que d’une interface d’administration Web. DSM est vraiment facile à prendre en main et il est très complet.
Comme les Stores sur votre smartphone, un Centre de paquets vous permet d’ajouter des applications au NAS. La grande majorité des applications sont gratuites. On retrouvera des antivirus, des applications de synchronisation des données et sauvegarde, suite bureautique, virtualisation, téléchargement, VPN, vidéo surveillance… Il s’agit là d’applications Synology, mais il en existe d’autres éditeurs comme McAfee, Plex, etc. Avec Docker (pour les NAS dotés d’un processeur Intel ou AMD), les possibilités sont infinies.
Les entreprises s’intéresseront à la virtualisation depuis sur le NAS, de la sauvegarde des postes utilisateurs à distance, le serveur de Mail ou Directory Server, la sauvegarde complète de G Suite ou Office 365, etc.
Performances dans les transferts
Rappelons le protocole de tests utilisés sur Cachem depuis près de 10 ans. Il nous permet d’obtenir des données fiables et comparables avec l’ensemble des autres NAS testés ici. Nous utilisons quatre applications de mesure différentes (2 sous macOS et 2 autres sous Windows). Puis, des transferts de fichiers de tailles différentes sont réalisés dans les 2 sens (NAS vers Ordinateur puis Ordinateur vers NAS) :
- Petite taille : 100 fichiers d’une taille allant de 500 Ko à 12 Mo (MP3, Photos, Office) ;
- Taille moyenne : 30 fichiers de 12 à 350 Mo (DivX, fichiers RAW, Zip) ;
- Volumineux : 10 fichiers ayant une taille comprise entre 4 et 10 Go (MKV, ISO).
Après les tests, nous faisons une moyenne des transferts est calculée et représentée sous forme de graphiques (exprimée Mega-Octets par seconde). Plus le nombre est important, plus le NAS est rapide. Le tout fonctionne sous DSM 6.2.3 update 3 avec 12 Go de RAM au total. Une seule prise RJ45 a été utilisée pour ce test (10 Gbit/s).
RAID 0
On commence avec les données issues du RAID 0 avec les 2 SSD WD Red. Le NAS nous offre de très bons débits. Il n’a pas été rare de dépasser les 1200 Mo/s en lecture… Par contre, on ne dépasse pas les 754 Mo/s en écriture. Si on devait comparer avec le DS1621xs+, notre modèle du jour est juste au-dessus. Il n’y a pas de fossé entre les 2 modèles.
Avec le chiffrement activé, les débits chutent logiquement en écriture… mais un peu moins que le DS1621xs+. Le Ryzen semble plus efficace sur le chiffrement selon nos tests.
RAID 5
On continue avec les chiffres lors de transferts avec le RAID 5. Si les performances sont plutôt bonnes dans l’ensemble, on est légèrement en dessous DS1621xs+, notamment sur les fichiers de taille moyenne.
Performances générales
Au-delà des débits de transfert, le processeur AMD peut en faire vraiment plus. Le DS1621+ est aussi très à l’aise dans la virtualisation de machine Linux ou Windows… même plusieurs machines simultanément. Cela reste de la virtualisation sur un NAS, mais ça fonctionne bien. Les machines sont fluides et rapides. Même si ce n’est pas l’objectif de ce type de NAS, sachez qu’il joue sans problème tous les fichiers multimédias que nous avions à notre disposition avec Plex. Ce boitier est vraiment à l’aise dans toutes les situations.
Docker fonctionne lui aussi très bien avec le DS1621+.
Consommation électrique et nuisance sonore
Les 2 ventilateurs arrière peuvent se faire entendre si on sollicite le NAS. Concernant la consommation électrique, en utilisation normale, le NAS affiche 64W avec 2 SSD et 3 disques durs à l’intérieur (10W de plus que le DS1621xs+). Si on le solliciter un peu (transfert un peu lourd avec le chiffrement, virtualisation…), la consommation peut atteindre les 80W.