Openmediavault est une distribution Linux pour les NAS. Basée sur Debian depuis la première version, la distribution est une référence pour tous ceux qui veulent monter leur propre NAS maison (DIY). Openmediavault, appelée également OMV, existe depuis 11 ans déjà et elle est gratuite. Découvrons ensemble cette distribution flexible, facile à prendre en main et performante… mais qui n’est pas sans défaut.
Openmediavault
Pour créer mes clés USB bootable, j’utilise depuis longtemps Etcher de balena… mais il en existe d’autre. On télécharge l’image ISO d’OMV depuis le site officiel, on insère la clé USB (celle utilisée pour mes tests) et on lance l’application.
C’est simple, rapide et ça ne demande pas de connaissance particulière. Pour rappel, j’utilise ici openmediavault 5.
Installation OMV
On insère la clé USB dans le NAS DIY et on démarre la machine. Dans mon cas, c’est un ancien NAS QNAP que j’ai recyclé (lire le dossier). Au lancement, je contrôle rapidement mes paramètres depuis le BIOS car la machine me sert dans de nombreuses configurations. Dans un premier temps, j’ai inséré 1 SSD WD RED SA500 pour installer le système. Plus loin, j’ajouterai deux disques WD Red 4 To et un vieux disque Samsung 1,5 To pour le RAID. Pour rappel, le NAS dispose de nombreux ports USB et d’une carte 10 GbE via un port PCIe.
L’installation s’est déroulée sans encombre comme vous pouvez le voir dans la vidéo. C’est vraiment très appréciable. Il faut avouer que certaines étapes sont techniques et il faudra faire attention. Toute l’installation a été faite au clavier avec des écrans en français. Comme vous avez pu le voir, l’installation ne prend que quelques minutes et comme le NAS est connecté au réseau, OMV a même téléchargé et installé les dernières mises à jour. En tout, il faut compter moins de 5 minutes pour installer le système !
Connexion à OMV
S’il est possible de se connecter via la console (en root) immédiatement après le redémarrage, comment se connecter à l’interface Web sans connaitre l’adresse IP du NAS. 3 solutions s’offrent à vous : tapez le nom du NAS depuis la barre d’adresse de votre navigateur préféré, récupérez l’adresse IP depuis votre Box/Routeur, depuis la console en tapant ip addr.
À la première connexion depuis l’interface d’administration Web, il faut saisir l’identifiant admin et le mot de passe openmediavault. Il faut le CHANGER immédiatement. Dans le menu de gauche, dans la section Système allez dans Paramétres généraux puis l’onglet Sécurité Administrateur. Aussi, n’hésitez pas à désactiver le SSH (activé par défaut) en passant par le menu Services > SSH.
Construction du RAID et volume de données
Dans mon cas, je n’ai branché que le SSD pour l’installation. Si je branche les autres disques, il faut que je repasse par le Bios pour être sûr que mon disque système (là où j’ai installé OMV) soit bien en première position dans la séquence de Boot. A noter que l’insertion des disques à chaud ne pose pas de souci.
On se connecte à l’interface d’administration Web et on va dans le menu Stockage > Disques. On s’assure que les disques sont bien détectés. Aucun souci jusqu’à présent, sauf quelques petits soucis de traduction, l’interface est facile à prendre en main.
Après avoir contrôlé que les disques sont bien vus, on va les effacer. On est toujours dans Stockage > Disques et on clique sur le bouton Effacer après avoir sélectionné le disque qui nous intéresse. Ensuite, on va dans Gestion du RAID et on clique sur le bouton Créer. Nous lui donnons un nom, on sélectionne le niveau de Stripe (bande), Mirroir (RAID1), Linéraire, RAID10, RAID 5 ou encore RAID 6.
On regrettera encore que l’interface ne soit pas entièrement traduite. On appuie sur le bouton Créer et on confirme par le bouton Oui lorsque la boite de dialogue nous demande si on veut vraiment créer un RAID.
J’ai eu beaucoup de difficultés à créer mon RAID. J’ai eu de nombreux messages d’erreur à la construction et même à l’effacement des disques. Le fait que la dernière fois ils aient été (pour certains) dans un NAS Synology ne plait pas à OMV. Donc un conseil, préparer bien vos disques avant de les insérer (suppression de partition et formatage).
Comme pour tous les systèmes de NAS, OMV va tester minutieusement les disques pendant la construction du RAID.
Système de fichiers
Aussi, avant même la fin de cette construction, il va être possible de Créer un système de fichiers (toujours depuis le menu Stockage). Dans un premier temps, sélectionnez le Périphérique (le RAID précédemment créé). On lui donne un nom et on sélectionne le système de fichiers (ext3, ext4, XFS, JFS ou encore Btrfs). Je ne peux que vous conseilliez de prendre l’Ext4 ou le Btrfs suivant vos besoins. L’Ext4, c’est le choix de la performance surtout si vous avez besoin d’accès très rapide (base données ou autre). Le Btrfs se choisit généralement pour la sécurité et les nombreuses options offertes… Cependant, les snapshots ou encore les sous-volumes ne sont pas encore pris en charge depuis l’interface. Il faudra passer les paramètres à la main (SSH) pour en profiter.
Une fois le Systèmes de fichiers finalisé, il ne faut surtout pas oublier d’appuyer sur le bouton Monter, sinon il ne sera pas visible pour la suite des paramétrages. À noter que c’est ici que l’on peut déterminer un quota pour un utilisateur.
Création des utilisateurs, dossiers et ouverture des services
Après avoir créé le RAID et le volume, on va pouvoir créer nos premiers dossiers, mais avant cela, on va créer un utilisateur. Pour cela, allez dans Gestion des droits d’accès > Utilisateur. La création est assez simple et par défaut, l’utilisateur sera mis dans le groupe des utilisateurs (users). Le système donne toute la latitude aux experts de l’ajouter à d’autres groupes également.
Encore une fois, il faut appliquer la nouvelle configuration… sans explication. C’est assez laborieux surtout lorsqu’on a beaucoup de paramétrage à faire après l’installation d’un NAS.
Maintenant que l’utilisateur a été créé, on va pouvoir créer des Dossiers partagés. Ces dossiers partagés seront visibles depuis les ordinateurs du réseau, à condition d’avoir les droits. On va Gestion des droits d’accès > Dossiers partagés.
Attention, il n’est pas possible de créer un dossier sur le disque contenant le système.
SMB/CIFS
Si vous êtes sous Windows, il sera nécessaire d’activer le service SMB/CIFS pour accéder aux dossiers partagés et aux données. On passe par le menu Services > SMB/CIFS. L’activation se fait via le bouton Activer sur le bouton et on clique sur Enregistrer. On ne s’arrête pas là, il faut ensuite aller dans l’onglet Partages puis le bouton Ajouter pour ajouter un partage. C’est aussi ici que vous choisissiez d’activer la poubelle par exemple ou encore Time Machine. Il faut encore une fois appliquer les nouveaux paramètres. Vous pouvez maintenant accéder aux dossiers depuis votre ordinateur.
Si vous êtes sous macOS, malheureusement le service n’est pas natif. Auparavant, OMV permettait d’ajouter AFP grâce à une extension au système appelé Plugins accessible depuis le menu Système. Malheureusement, il n’est plus proposé. Heureusement, le SMB est pris en charge par Apple mais par défaut moins rapide.
Ajout de fonctionnalités
Comme indiqué précédemment, il est possible d’ajouter des options à OpenMediaVault notamment grâce aux Plugins : sauvegarde, antivirus… Si vous ne trouvez pas votre bonheur, je vous recommande de regarder du côté de OMV-Extras. Il s’agit d’un paquet (.DEB) qu’il est possible de charger depuis l’interface OMV et d’ajouter des Plugins.
Grâce à OMV-Extras, il est possible d’ajout Cockpit (Debian). Ce dernier offre une interface d’administration complémentaire, plus moderne, avec la gestion du serveur, Docker ou encore la virtualisation de machine. Il permet de voir d’un coup d’oeil ce qui ne va pas, au niveau des services ou des mises à jour (ce que ne propose pas OMV).
Performance
J’ai fait quelques de tests de performance brute dans les transferts. Je vous livre directement les résultats sous forme de capture d’écran… sous Windows
Pas mal, non ?
Avis sur OMV
OpenMediaVault est une petite pépite, une solution pour tous ceux qui se lancent dans le NAS DIY et cerise sur le gâteau… elle est gratuite. Le système est rapide, stable et les fonctionnalités sont nombreuses. J’ai apprécié que ma carte 10 Gbit/s soit automatiquement détectée dès l’installation. Pour 90% des usages, tout pourra se faire depuis l’interface d’administration. OMV-Extras sera obligatoire pour profiter pleinement de son NAS, notamment à travers Docker.
On regrettera les nombreuses relances d’appliquer les paramètres (alors qu’ils sont déjà appliqués), certaines étapes pourraient être rationalisées et la traduction est encore perfectible. Par contre, on est loin de ce que peut faire Synology ou QNAP. Si l’interface est épurée, certains la trouveront minimaliste. De nombreux outils manquent à l’appel : Explorateur de fichiers intégré, applications multimédia, sauvegardes distantes, surveillance… Il manque également les notifications depuis l’interface, le chiffrement de dossiers, un moteur de recherche, etc. Que les experts soient rassurés, il est tout à fait possible de faire ses ajouts, mais il faudra passer en ligne de commande ou abuser de Docker pour y arriver.
Si les plus technophiles y arrivent sans souci, le débutant sera moins à l’aise voire abandonnera rapidement s’il n’est pas dérouté.